lundi 10 octobre 2016

La chevauchée des Valkyries 6 : Fury road


La voiture roule à présent sur l’autoroute et je repense à cette apparition, en même disant que le hasard ne peut pas frapper deux fois. Cette Porsche ne peut pas être celle de Maîtresse. En même temps, observant les voitures qui passent, je me surprends à sursauter lorsque nous en croisons portant l’étoile à trois branches sur la calandre. A plusieurs reprises, j’imagine même que nous sommes suivis.

De son côté Leenhardt m’observe en silence, l’air visiblement irrité par ma présence. Je le surprends même de temps à autres, pousser de longs soupirs .Je pense à part moi : « Mes précédents séjours ne lui ont semblent-ils pas laissé un souvenir impérissable. » Agacée de ses jérémiades, Julie s’arrête finalement dans une aire d’autoroute visiblement déserte, le faisant sortir et nous invitant sa mère et moi, à la suivre.

Leenhardt tente de protester, mais peine perdue, le voilà bientôt les fesses à l’air devant nos yeux. Elle enfile ses gants de cuir noir et s’adressant à sa mère : « Maman, donnes moi la cravache qui est dans la boîte à gants. » Douze coups plus tard et un baise-pieds en règle, nous voilà repartis après une halte aux sanitaires. J’avoue que je souffre en silence dans ma cage, d’autant que me voilà obligé de m’assoir.

En reprenant le volant, mère et fille échangent sur mon état. « Tout de même, nous ne pourrons pas passer le contrôle à l’embarquement sans ses papiers d’identité, tu ne crois pas ? » interroge Sylvie. « Il faut appeler sa Maîtresse. Oh mais j’y pense, le numéro est sur le collier de toutou. » Je rougis, la regardant avec suspicion alors que Sylvie se tourne ordonnant à son gendre de lui lire le numéro. Elle compose.

Une voix féminine lui répond. Je frémis d’anticipation tout en me tortillant, mal à l’aise dans ma cage. « Bonjour, je suis Sylvie, la mère de Julie, votre toutou est ici en voiture avec nous. » Un silence, s’en suit puis une un grésillement et une conversation entrecoupée pendant laquelle Julie branche le kit auto de manière à me faire entendre la conversation. Ma joie est intense d’entendre les deux Femmes à l’autre bout du fil.

Rendez-vous pris, nous raccrochons et nous dirigeons vers une halte comportant un restaurant autoroutier pour attendre. Dans mon for intérieur, je pense : « cela fait bien longtemps que sais où nous sommes et où nous allons. » Rasséréné, j’en tremble d’excitation et ma joie communicative fait même sourire les deux femmes alors que dans le rétroviseur, à notre insu, une blonde rageuse nous suit au volant d’un break gris.

« J’espère qu’elles ne vont pas trop tarder » dit Julie « c’est que nous sommes attendues vois-tu ? » ajoute-t-elle en regardant vers moi dans le rétroviseur et de me lancer un clin d’œil complice alors que Leenhardt se serre dans son coin. « Ma fille enseigne à la fac » ajoute avec fierté Sylvie interrompant la vérification de son maquillage dans le miroir de courtoisie. « C’est que je suis soutien de famille à présent et mon chéri, homme au foyer vois-tu » répond-elle à sa mère en la regardant avec un sourire. « Certaines étudiantes pourraient être de bonnes Dominas » ajoute-t-elle.

Regardant de temps à autres dans le rétroviseur, elle demande soudain, à brule pourpoint : « Quelle était la couleur de ta blonde allemande ? Sabine c’est ça ? » Surpris, je marque un temps pour répondre « Pauline… Et c’est une Mercedes grise, pourquoi ? » Et notre conductrice de répondre : « Oh pour rien, elle nous suit juste depuis notre dernier arrêt. » Interloqué, nous nous retournons tous et échangeons des regards nerveux. Julie accélère, immédiatement imitée par la voiture suiveuse. La poursuite s’engage au milieu du trafic.

Parvenus à la halte où se trouve notre point de rendez-vous, nous empruntons la bretelle d’accès à l’aire autoroutière et apercevons aussitôt deux motos de police reconnaissable à leurs gyrophares allumés, dont les conducteurs nous font signe de nous arrêter sur le bas-côté. Les motards s’approchent en faisant le tour de la Volvo, notant la plaque et demandent à Julie d’ouvrir sa vitre, la saluant, je perçois un « papier bitte. » d’une voix haut perchée, en partie couvert par le vent. Il fait descendre Julie. Je jette un coup d’œil en arrière, pour constater que notre poursuivant s’est garé sur la bande d’arrêt d’urgence, à l’entrée de la bretelle et semble attendre.

Mon ex-Maîtresse obtempère nerveuse, jetant un coup d’œil par-dessus son épaule tout en saisissant son sac à main et les papiers que sa mère lui tend. Son interlocutrice ôte son casque et le pose sur sa puissante BMW et nous découvrons des cheveux bonds coupés courts et ceux roux mi courts et bouclés de sa collègue. Leurs formes Féminines cachées par les vêtements de routes à bandes réfléchissantes. J’en ai le souffle coupé. A nouveau, ma virilité contrainte m’arrache un grognement, alors que Sylvie sourit en se retournant et observe mes réactions. « Maaarc vous êtes un sacré coquin » déclare-t-elle.

« Est-ce encore un coup de Meist… De Pauline ? A moins que Freya n’ait lâché toutes ses Valkyries d’Asgard à nos trousses ? » J’en suis là de mes réflexions lorsque Julie revient vers nous avec l’une des deux policières. Sa collègue pendant ce temps parle à la radio. Pensant tout haut, je me fends d’un « nous voilà bien » alors que de son côté, Leenhardt grommelle à mi-voix en suédois. L‘irruption du vent et du froid dans l’habitacle précède l’entrée de Julie qui nous informe de la situation avec un soupir. « Nous n’avons plus qu’à attendre, pas possible d’y échapper. »

Nous reprenons nos discussions alors que devant nous les deux motardes s’acquittent de leur tâche avec calme et professionnalisme au grès des passages des automobilistes. Nous en sommes déjà à une heure d’attente et alors que nous trouvons tous le temps long, une Porsche cabriolet se présente avec ses deux occupantes et s’immobilise tout près de nous. « La voilà ta Maîtresse » s’exclame Julie alors que je laisse éclater ma joie. Les deux occupantes répondent à leur tour au contrôle et Julie me fait signe de la suivre afin de nous expliquer sous le regard vigilant des deux fonctionnaires.

Tout malentendu à présent dissipé et désireux de ne pas nous attarder, nous reprenons la route vers Hambourg, afin de nous embarquer vers Göteborg. Les retrouvailles ne sont que partie remise, mais au moins elles sont là et bien là cette fois et alors que je m’approche de la portière, pour retourner à l’abri, Julie malicieuse effleure mon intimité captive en riant. « Qui sait elle va peut-être me laisser m’amuser avec toi ? » déclare-t-elle avant de claquer la portière.

Derrière, les policières remettent leurs casques et enfourchent leurs montures puis repartent dans un grognement rageur, faisant demi-tour pour se rapprocher de la Mercedes suspecte qui démarre en trombe, les percutant au passage en prenant la fuite. Le premier choc passé, elles remontent en selle sirènes hurlantes et engagent la poursuite.


dimanche 9 octobre 2016

La chevauchée des Valkyries 5 : Une rencontre du troisième type



Dans le froid de la nuit, alors que je remonte le col de la veste d’Hélène et tente de cacher ma nudité en me contorsionnant devant les phares de la voiture, des talons descendent de la portière ouverte puis s’avancent dans la lumière. Je distingue à présent dans le contre-jour une paire de bottines bien Féminines à talons effilés. Des jambes interminables les prolongent alors que se découpe en ombres chinoises les courbes d’une silhouette élancée.

Elle claque la portière. Les cheveux flottant aux vents comme les flammèches ardentes, l’apparition s’avance dans la lumière et se penche en avant alors que je m’affaisse. « Marc ? C’est toi ? » Surpris, je lève le visage entre ombres, flammes et lumière. L’autre portière s’ouvre alors et une seconde silhouette s’avance, avec des accents tout aussi incrédules : « mais ne restez pas là, vous allez attraper la mort. » Se tournant vers la banquette arrière, la première apparition lance alors un ordre plus sec : « Leenhardt va donc l’aider au lieu de rester planté là. »

C’est ainsi que par cette nuit de Lune descendante, sur une route de campagne quelque part je me retrouve nu, sur la banquette à côté de son mari avec mon ancienne Maîtresse au volant et sa mère au côté, je ferme les yeux alors que sens que l’on étend sur moi une couverture. Je voyage vers le septentrion, sous les cieux de Middgard et sous le regard des Ases. Au moins je ne suis plus prisonnier, tout du moins pas sur le moment.

Mes inquiétudes se dissolvent alors que je sombre dans un sommeil sans rêves, épuisé, recroquevillé sur la banquette en cuir, bercé par des mains secourables. La nuit m’est clémente et douce, enfin. Dans mes rêves, je la vois et l’appelle, « Maîtresse » sa chevelure brune flottant au vent, à la proue de ce navire qui s’enfonce dans la brume.

Au petit matin je m’éveille, seul dans ce lit d’une chambre d’hôtel, travers, sur le ventre, les draps défaits et roulés en boule, serrant un oreiller. La lumière entre les persiennes frappe mon visage et m’ébloui. « Ais-je crié vraiment ? » Je tente de me remémorer les évènements de la veille, alors que mes tempes résonnent. « Comment suis-je arrivé là ? »

Je m’étire alors que la porte de la chambre s’ouvre, laissant apparaître dans l’encadrement mon apparition d’hier soir. « Ce n’était dont pas une apparition. » Stupéfait, je constate que les mots sont sortis de ma bouche, à peine articulés et pourtant audibles, alors qu’elle me contemple, immobile comme une statue païenne.

Lentement et avec grâce elle s’avance dans le bruissement des étoffes et la pénombre. Elle se dirige vers ma fenêtre et saisissant la poulie, relève le volet. L’astre du jour reprend possession du lieu et inonde cette scène de ses rayons bienfaisants. Me voilà aveuglé et je lève la main pour me protéger les yeux, alors que mon apparition vient s’assoir près de moi, sur le rebord du lit.

Reprenant mes esprits et recouvrant la vue, je reconnais enfin cette main secourable et ce visage d’ange qui se penche sur moi. Elle passe sa main sur ma joue et me regarde sans parler. Je dépose un baiser au creux de la paume et la prend entre les mains avant de poser enfin le regard sur elle, mon ancienne Maîtresse. Elle attire contre son cœur mon visage avec un sourire entendu sur les lèvres. L’envie est forte de les embrasser, mais la présence de cette cage étroite et la réaction de ma virilité me retiennent. J’étouffe un grognement dans son décolleté, en me mordant les lèvres.

Après ces effusions, nous parlons longuement et je lui raconte mes aventures. Elle m’écoute, captivée, ne m’interrompant que pour ralentir mon débit, ou me faire répéter de temps à autres. Elle rit doucement à l’évocation de « toutou » en tenant entre ses doigts le médaillon de mon collier. Le récit en est à notre départ agité de chez Florence. On frappe à la porte alors que sur ses lèvres s’efface une nouvelle question. « Qui est là ? » La porte s’ouvre, laissant le passage à la mère et au mari-soumis.

« Maaaarc, petit voyou, vous nous avez fait une de ces frayeurs ! » dit-elle de sa voix haut-perchée, en portant une main sur son opulente poitrine et l’autre contre sa joue en un geste théâtral. Alors que le mari s’approche et pénètre à son tour sur le lieu des retrouvailles, témoin presque muet que sa Maîtresse fait taire d’un geste avant de l’envoyer s’agenouiller près du lit.

De la porte ouverte, le couloir désert est plongé à nouveau dans la pénombre alors que du regard j’embrase la scène. Tout ceci devrait me paraitre incongru si je ne le connaissais que trop bien. Levant la main, Julie regarde la montre au fin bracelet argenté qui scintille au soleil. « Oh mon dieu » s’écrit-elle montrant le cadran à sa mère, puis avisant vers son mari à ses pieds. « Et toi va faire couler un bain. »

Se tournant vers sa mère et moi : « nous allons rentrer à Göteborg. Tu n’as pas tes papiers n vêtements, mais Leenhardt va-t’en prêter. » Et Sylvie d’ajouter avant de se lever d’un bond : « oh oui on va se débrouiller et on avisera ensuite sur ce qu’il convient de faire. Allez !  »

Après un plantureux petit déjeuner et une aspirine, lavé, rasé de près et habillé de pied en cap, nous retournons vers la voiture, pour aller toujours plus au Nord. Au moment de quitter le parking, la tête pleine d’images et de pensées contradictoires, j’aperçois comme un signe, cette Porsche cabriolet qui vient prendre la place que nous venons de quitter.

samedi 8 octobre 2016

La chevauchée des Valkyries 4 : Chocs et pare-chocs




Se faisant face, les filles s’immobilisent et se dévisagent, alors que je replie prudemment vers les escaliers qui mènent aux appartements. Tapi à l’angle du mur, je les observe, trop heureux de .revoir Maîtresse et Hélène, mais aussi fasciné par le choc de titans qui est sur le point de se produire. Sous mes genoux et mes mains, sentent la moquette multicolore qui recouvre cet escalier de pierre.

La minuterie s’éteint et dans un déchaînement de violence, de coups et des cris échangés tout près. Une porte s’ouvre puis se referme dans le grincement du groom, puis referme dans un claquement sec, laissant entrevoir dans un rai de lumière, une silhouette à la chevelure flottante et long imperméable à talons hauts qui s’éclipse dans un rire sonore et un « tschuss » moqueur.

Des claquements de bottes, quelqu’un s’enfuit, alors qu’au premier, une porte s’ouvre et des voix résonnent sur le palier. Un couple se parle et inspecte. La lumière s’allume à nouveau, dévoilant sous mes yeux l’ampleur du désastre. Maîtresse et Hélène gisent au sol au milieu des débits d’un pot et d’une plante d’ornements. Des pas se font entendre dans l’escalier, dans notre direction.

Heureux de retrouver mes sauveuses, je m’apprête à les rejoindre. Prêt à tout endurer plutôt que de rester dans ce lieu. A cet instant retenti un appel au-dessus, alors que la porte d’entrée de l’immeuble s’ouvre, laissant le passage à un couple de la cinquantaine grisonnante visiblement stupéfait par la scène chaotique qu’il découvre.

Nous nous engouffrons tous les trois à la suie de Pauline par la porte qui conduit aux parkings. La lumière s’éteint à nouveau derrière nous alors que nous commençons notre progression dans cet escalier de béton plongé dans l’obscurité. Un claquement tout près nous informe que la porte s’est refermée.

Nous arrivons dans un garage et ses odeurs caractéristiques. Je frissonne et Hélène de sa main secourable, pose sur mes épaules la veste qui couvre ses épaules. Sa proximité réveille en moi le désir et ma virilité contrainte. Je pousse un grognement vite absorbé par sa poitrine accueillante en me faisant un « shhhh » rassurant. « Nous étions folles d’inquiétude pour toi toutou » et touchant mon entrejambe ajoute « on va aussi te débarrasser de ce truc. »

« Ne bougez pas, je vais chercher la voiture » intervient Maîtresse et, alors que la porte oscillante bascule, laissant le passage à une voiture. Véro s’engage sur la rampe, sous les regards suspicieux des occupants. Nous nous dissimulons dans l’ombre d’un break Mercedes gris métallisé garé tout près.

La porte du parking se referme dans un grincement métallique, plus loin des portes claquent, des pas s’éloignent, emportant avec eux les éclats de voix d’une conversation. Derrière nous, une ombre inquiétante s’avance sournoisement dans notre dos. Je ressens soudain un choc à la tête.

La Mercedes sort soudain en trombe, suivie par Hélène décoiffée qui rejoint sa consœur en clopinant et e. La voiture démarre en trombe et une poursuite s’engage à travers les rues désertes à cette heure. Peu à peu les lueurs et les bruits de circulation que je perçois sont plus diffus, alors que dans l’habitacle, une radio FM des programmes nocturnes mêlant musiques et paroles en allemand donnant je l’imagine la circulation routière.

Dans mon réduit, je suis ballotté d’un côté à l’autre de ce coffre spacieux. Certainement une route en lacets. « Les filles nous suivent c’est certain. » Mais à peine ais-je le temps de m’interroger, que la voiture rebondi et que la porte du coffre s’ouvre soudain, alors que la voiture ralenti dans un virage. Me voilà propulsé au dehors, sous la pluie. Je rebondi et atterri dans l’herbe épaisse d’un champ.

Étourdi, à peine ais-je le temps de me relever que je vois passer dans un grognement rageur les phares d’un coupé sportif. Me voilà seul, perdu, à demi nu dans la campagne la nuit. Je me pelotonne dans la veste prêtée par Hélène, lorsque je perçois un mouvement près de moi, puis un meuglement et des bruits de cloches qui se rapprochent.

Sans demander mon reste, je me relève en me massant les fesses et me mets à clopiner vers la route, mettant de côté ma nudité et jouant mon va tout, je mets de côté la gêne liée à mon accoutrement. Espérant tomber sur des gens compréhensifs, je me dirige vers la route en imaginant une piètre excuse à leur raconter.

Le temps passe alors que la fraicheur de la nuit m’enveloppe. L’inquiétude m’étreint et la faim me tenaille. « Pourvu que les filles se rendent compte de la situation et fassent demi-tour pour venir me chercher. » Le côté surréaliste de la situation me frappe et alors que je suis sur le point de désespérer, des phares se présentent et éclairent la route, venant de la direction d’où j’ai vu disparaître la voiture des filles.

Une Volvo rouge s’arrête, des portières s’ouvrent et des talons féminins en descendent, s’approchant dans la lueur blafarde des feux. « Vous avez besoin de quelque chose ? » s’écrie une voix qui m’est familière. Je me racle la gorge, tout en pensant dans mon for intérieur : « c’est à moi de parler et j’ai plutôt intérêt à être convaincant. »

vendredi 7 octobre 2016

La chevauchée des Valkyries 3 : Meisterin Hexe


Le jour qui suivirent me laissèrent bien peu de loisir entre des phases de dressage intensifs lorsqu’elle est présente et celles « rangé » dans le placard à balais dès qu’elle s’absente. Meisterin Hexe, la sorcière, telle qu’elle se présente, poursuit sa conquête.

Alternant carotte et bâton, elle joue de ses formes et de son autorité pour me plier à sa volonté et me faire oublier toutou, Maîtresse, Hélène. D’ailleurs, « sont-elles parties ? M’ont-elles abandonné entre ces mains douces et fortes ? » Je me sens d’autant plus rabaissé et Meisterin Hexe en joue d’autant plus pour m’asservir toujours plus, ouvrant de nouvelles possibilités à chaque fois que je lui cède, mais tout en gardant le contrôle. Elle se méfie et je le sens.

Un soir en rentrant, elle me fait sortir de ma « niche » et m’entraîne par la laisse jusqu’aux toilettes et m’attache devant la porte, puis m’y attache et me fait attendre à genoux. Sans fermer la porte, elle se soulage devant moi, puis sort et me présente sa chatte, encore humide de gouttes odorantes mêlées à ses poils pubiens.

Honteux, hésitant, il ne me faudra rien de moins qu’une bonne fessée pour m’exécuter. Tout d’abord hésitant, je darde enfin en elle une langue avide en elle. Désormais, seule ma langue viendra nettoyer son intimité, sans qu’au bout du compte, il ne soit plus nécessaire de m’enchaîner ou de me battre.

A présent, à chacun de ses retours, lorsqu’elle m’ouvre la porte, je lui baise les pieds alors qu’elle exhibe sa poitrine généreuse. Qui suis-je encore, je ne sais plus très bien en cet instant, servile aux pieds de celle qui me retient captif, contre la volonté de Maîtresse. La mienne, n’a plus grande importance depuis bien longtemps, d’ailleurs qui se soucierait de l’opinion de « toutou » ou de « pataud, » nu et dénué d’identité.

Pourtant, à de multiples reprises, recevant du monde ou percevant l’alerte à la porte d’une visite impromptue, elle m’enferme, m’ordonnant de me tenir tranquille. A chaque fois, à contrecœur je m’exécute, le cœur battant, espérant un sauvetage, le cœur battant.

Alors que j’ose une fois lui tenir tête, elle me convainc que depuis longtemps je lui ai cédé le pouvoir car ajoute-t-elle « je ne verrouille plus le placard depuis plusieurs jours sans que tu cherches à t’échapper. Tu as accepté l’évidence : je suis ta Meisterin et tu m’obéis. Ist es klar ? »

Ces mots me touchent plus que je ne saurais dire et alors qu’elle contemple le trouble qu’elle provoque en moi, en une impulsion soudaine et sauvage, défais ma cage et me présente sa croupe. Elle ordonne extatique en se penchant au-dessus de l’évier : « baise-moi. » Je m’agenouille et tâte de ma langue son petit trou alors qu’elle hulule à présent de façon renouvelée. « Fourres moi petit mâle. »

Je me redresse alors, le sexe engorgé et distendu par ces jours de privation. Les mains sur ses hanches, qu’elle ramène sur ses seins, je m’apprête à la prendre, redevenu animal. Au dernier moment, elle tend les fesses et c’est dans son petit Temple que je pénètre. Maîtresse jusque dans le désir, elle fait varier le tempo de cette danse, rugissant et ondulant alors que le ballet va crescendo. Qui de la Valkyrie ou de l’étalon chevauche l’autre ?

Nous explosons tous deux de plaisir et, alors qu’elle se retourne, m’attendant à quelque geste affectueux de sa part, ou à des paroles apaisantes, propres à renforcer ma dévotion, elle me gifle et file vers la salle de bains dans un grand éclat de rire.

Le lendemain de cette scène mémorable, en rentrant, elle se présente à moi et ouvre la fenêtre, présentant devant mes effets masculins avec cette phrase, ce serment d’allégeance, « penses-tu m’appartenir assez pour oublier ton ancienne vie ? » Et alors que j’hésite, mon regard allant de son visage à son bras tendu, elle ne pipe mot, se contentant de me fixer de son regard d’acier.

Enfin, je me décide et répond d’un « oui » timide. Un large sourire éclaire enfin son visage et sous
mes yeux stupéfaits, elle lâche dans le vide mes effets masculins, me privant de tout espoir de retraite. Elle accroît encore son emprise sur moi et pour finir, je deviens tour à tour laquais, soubrette, stripteaseur, gode de chair, au gré de ses fantaisies. Je ne suis que le jouet de cette Ase lubrique.

Animal, elle m’emmène faire mes besoins à quatre pattes dans le jardin. En laisse et avec ma cage, parfois dans le plus simple appareil, je frémi à chaque bruit, sous le vent ou la pluie, seulement protégé par le manteau de la nuit. « Cette ville est-elle donc déserté par les hommes ? » Souvent nue sous son imperméable noir, juchée sur ses cuissardes au goût de cuir, elle savoure sa victoire.

Alors que tout espoir semble enfui, c’est d’une de ces sorties nocturnes qu’il va rejaillir, alors que nous nous apprêtons à rentrer, voyant se dessiner dans la lumière deux silhouettes, deux apparitions que je n’attendais plus, avec dans les mains cette cravate que je portais il y a peu.