mardi 25 juillet 2017

La chevauchée des Valkyries 10 : la montée des marches

Nous nous mettons en route à la nuit tombante. Franchissant le seuil du bureau directorial, nous retrouvons derrière le « régisseur » qui se met à genoux sur un claquement de doigts de Virgid, l’étudiante et baisse la tête de manière déférente au passage des Dames. Nous suivons, nos intimités enveloppées de soie, prises dans la toile tissée par les grandes prédatrices qui nous précèdent. Camouflés sous nos smokings et les nœuds papillons, des colliers reliés à des chaînes nous relient à nos Maîtresses, formant un attelage insolite en ce lieu d’études.

Virgid se tourne vers le régisseur et lui attache sa chaîne au coup. Celui-ci la remercie en lui embrassant les mains et les pieds puis se redresse et se lève sur un claquement de ses doigts fins et manucurés. Tous deux nous rejoignent à l’entrée du bureau de la secrétaire où nous patientons. Plus ancien soumis ici, Hélène me susurre doucement à l’oreille de montrer l’exemple « comme un bon toutou » en s’accroupissant près de moi pour me gratter la tête.



Rougissant, je lève les yeux qui se trouvent au niveau de son décolleté ce qui me vaut de nouveaux commentaires et des rires de l’assistance. Je suis de plus en plus un « ani-mâle » domestiqué dressé pour être le jouet des filles. Mais où es donc ma honte ? Depuis que je les ai retrouvées après mon enlèvement, la peur de les perdre a pris le dessus sur bon nombre de mes réticences.

« Adieu Marc, bonjour toutou ». Comme si elle avait compris mes pensées, Hélène me gratifie d’un baiser léger, puis se redresse en effleurant ma queue tendue, une trace légère rose sur les lèvres qui fait rire l’auditoire. Son parfum capiteux m’enivre, ses yeux plongés dans les miens me captivent.

Elle m’ordonne de me relever sous les regards mi- envieux, mi- inquiets des deux autres soumis, tire sur ma laisse, nous entraînant d’un « en avant » tonitruant, repris en chœur par les autres filles. Elles nous promènent en laisse à travers ces grandes enfilades de couloir vides qui résonnent de l’éclat des voix des filles, de leurs rires, du frôlement des robes et du claquement des talons.

Empruntant un ascenseur, nous nous retrouvons dans la proximité des corps et des formes. Les filles s’amusent à nous tourmenter, jouant encore des mains baladeuses, de leurs charmes et de leur esprit si fin, plaisantant et devisant l’esprit léger tandis que nous parvenons enfin aux garages souterrains. Toujours guidés à la longe, nous nous hâtons et moi qui les devance, je montre le chemin et les précède dans le geste, ouvrant la porte et mettant un genou à terre.

Julie toute à son émotion me sourit en prenant mon menton entre ses mains gracieuses où je dépose moult baisers très doux. Maîtresse, déjà assise capitalise, souriant à pleines dents, sur ma servilité tandis qu’Hélène sort une baguette de son sac, et en compagnie de Virgid, fait hâter les deux autres et j’mâles, le larbin au volant et l’autre entre Julie et Hélène, tandis que je prenais place entre mes deux sauveuses, toute inquiétudes envolées. La jeune prodige s’assied auprès du chauffeur pour le canaliser, le « driver ».



La limousine s’élance et je ne vois rien du trajet, tant je suis sollicité et ne sais où donner de la bouche et des mains et je comprends aux petits cris et aux râles que Julie s’amuse tout autant que nous. Seule la banquette avant semble calme, alors que noyés dans la circulation dense à cette heure, nous croisons voitures, scooters entre autres et nous immobilisons même un instant près d’une voiture de police, au feu rouge. A l’avant, les occupant retiennent leur souffle, jusqu’au vert qui ne tarde pas à venir.

La voiture s’immobilise devant les marches de l’opéra et je me relève d’entre les cuisses de mes Maîtresses, le visage tout barbouillé, prêt à bondir pour ouvrir la portière. Maîtresse me retient en riant et Julie sort un mouchoir de son petit sac qu’Hélène saisi au passage. « Tu ne vas tout de même pas sortir comme ça toutou ! » s’exclame-t-elle. A genoux, je tends le cou et me laisse faire, tandis que Julie essuie le visage de son patron-soumis qui prend modèle sur moi. A ma grande surprise, j’en suis assez fier.

D’une claque sur les fesses et d’un clin d’œil, Maîtresse m’envoie ouvrir la portière d’un « allez ouste mon petit rêveur ». Elle me ramène à la réalité et m’envoie ouvrir la portière. « Un instant » s’écrie Hélène qui passant la main jusqu’à mon cou défait la chaîne attachée au collier et la dissimule dans son sac.

Je réajuste mon col et ouvre la portière, enfin prêt, alors que mon alter ego en fait de même de son côté, laissant le passage aux Dames, en leur tendant galamment la main. Virgid descend sa fenêtre et nous indique qu’elle nous rejoint plus tard. Nous gravissons les marches, tandis que Julie salue des connaissances et des étudiantes et les présente à ses amies.

Parvenus dans le hall, nous sommes accueillis par les applaudissements d’étudiantes et de professeurs, chacune tenant d’un chevalier-servant a leur bras, les mettant en valeur telles des princesses en leurs atours de soirée. Le vestiaire tout près tenu par notre chauffeur, que supervise une Virgid, l’air sévère, la baguette à la main, au grand ravissement de ses amies avec qui elle papote tout en distribuant les ordres.




Celui-ci est d’ailleurs très occupé à pendre manteaux et sacs à main, et distribuer les tickets, toques et habits de circonstance de couleur bleue, aux futures diplômées, se faisant tancer de temps à autres, pour sa maladresse et sa lenteur par sa Maîtresse, sous les rires et les quolibets de l’assistance. J’aperçois pourtant dans cette foule une jeune personne cheveux de jais, aux anglaises tombant sur ses épaules nues, retenues de rubans bleus. Sa robe de soie jaune fermée d’un corset met ainsi bien en valeur la poitrine opulente de sa propriétaire.

Ses traits asiatiques dont le tatouage de tigre dépasse de ses épaules Elle détonne tellement dans cet univers très feutré que j’ai peine à comprendre comment elle peut passer inaperçue. Je veux en avertir, attirer l’attention, mais ne réussit qu’à me faire gronder.

Entraîné par mes Maîtresses qui me tiennent chacune par la main pour ne pas me perdre dans la foule, je me dirige à mon tour vers ce comptoir où nous sommes à notre tour servis, dans le brouhaha ambiant des conversations, des rires cristallins, froissement des robes de soirée sur les tapis profonds, de frôlements, des couleurs des ongles et de leur lèvres et de senteurs des parfums Féminins. Ici les Femmes sont clairement en vedette tandis que les mâles paraissent bien ternes.


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