Au petit matin la sirène du bateau et les coups à la porte annoncent
l'arrivée au port de Göteborg, prochaine étape de notre Odyssée où nous
débarquons sans tambours ni trompettes, si ce n'est le tintement discret d'une
petite chaîne qui dépasse de l'avant de mon jean.
Installé à l’arrière de la Porsche, derrière
Maîtresse, alors qu’Hélène me tend un doigt que je m’empresse de sucer, je
remarque sous les balais d’essuie-glace, une carte à jouer de couleur jaune.
Aussitôt je la désigne du doigt. Elles arrêtent la voiture en donnant un coup de klaxon. La Volvo
s’immobilise à son tour. Hélène descend alors que Julie baisse sa vitre.
Hélène revient aussitôt en la saluant de la main
avec sa prise et regagne son siège. Elle montre l’objet à son amie puis me la
tend. Il s’agit en effet d’une carte à jouer colorée en jaune portant le dessin
d’un tigre sur une face et une plantureuse asiatique aux formes avantageuse, un
kimono rouge entre ouvert, dévoilant la rondeur de ses seins, enroulée de
manière lascive autour d’une barre de pole-dance. Par-dessus on peut lire
« la jonque des matins calmes », d’une écriture cursive et
féminine ; souligné d’une courbe prolongée d’un cœur. Dans les coins, de
petits caractères chinois complètent le tableau.
Fasciné, je n’entends pas l’ordre de Maîtresse et
d’Hélène. Cette dernière m’arrache la carte des mains alors que toutes deux me
rabrouent. Contrit, je me recroqueville dans mon siège en rougissant. Mais
déjà, nous arrivons chez notre hôtesse. La voiture se gare dans l’allée et nous
débarquons les bagages en nous hâtant sur les talons des filles.
Au moment où je les rejoins, je surprends une
conversation entre les filles. « Me le prêterais-tu ? J’en aurais
besoin à la fac ». Demande Julie. « Prêter non, louer… »,
Répondent en cœur les deux amies. « Entrons discuter de tout ça autour
d’un verre et nous restaurer, J’ai faim, pas vous ? » demande Sylvie
tout en mettant élégamment la main devant la bouche pour masquer une envie de
bailler.
Hélène m’entraîne en me tirant
par la chaînette, tenant entre mes mains les bagages, alors que Sylvie nous
ouvre le passage. Je fais des allées et retours, en me dandinant, endurant
mains baladeuses et rires. Nous ouvrant notre chambre où je dépose nos
affaires, puis vers la sienne et enfin celle de sa fille. Pendant ce temps
Lehnard s’affaire à servir sa Maîtresse et la mienne qui parlent affaires.
Du salon que nous traversons
prestement, j’entends des bribes de leurs conversations et de leurs rires.
« Ah les voilà » s’écrit Julie, tandis que Maîtresse me tend la paume
de la main. Je m’agenouille et l’embrasse alors que toutes deux échangent un
clin d’œil. « Toutou, tu es une vraie affaire » s’exclame Maîtresse.
Facétieuse, elle me gratte la tête, puis les quatre femmes trinquent pour fêter
leur nouvelle association tout en profitant de cet instant de paix.
Rapidement, Lenhard aux ordres, est commis au service du repas
préparé à l’avance par Julie. Quant à moi, c’est après m’avoir fait me
déshabiller, que je me retrouve à terre avec une écuelle, aux pieds de ma
Maîtresse qui l’agrémente des reliefs de son assiette. Quelle nouvelle
humiliation tout de même. Les filles m’appellent de temps à autres me faisant
faire le beau, debout sur les genoux pour l’attraper, mettant ma queue tendue à
la portée de leurs mains caressantes, sous les cris, les rires, les sifflets et
les vivats comme un véritable toutou, animal domestique, ou singe savant dressé
pour le plaisir des Dames.
Après nous être restaurés, on me
fait habiller de pied en cap, déguisé pour l’occasion, afin de surveiller les
étudiantes de Julie pendant que Lehnard range la maison sous la supervision des
filles. C’est donc là l’enjeu de la transaction. Je serais l’assistant de
« Madame Julie » et surveillant de
sa classe.
Grimé en demoiselle revêche, pour
tromper regard suspicieux d’un intendant à l’œil sévère, sous ma perruque
blonde et bouclée, je n’en mène pas large. Fort heureusement, le charme de
Julie, ainsi que son décolleté opèrent des miracles. Après avoir récupéré les
cartons contenant les copies, nous pénétrons dans un amphi rempli de jeunes
femmes riantes, pimpantes, affriolantes. A cette vue je m’immobilise, mes
genoux tremblent et il faut l’ordre sec de Julie ainsi qu’une poussée dans le
dos pour que rentre dans l’arène. Mais, je trébuche et tombe sous les rires et
les chuchotements que la voix autoritaire et la stature de Julie font
immédiatement cesser.
L’émargement et la distribution
des copies peuvent enfin commencer. Je m’y attelle, partageant la tâche avec
Julie, montant et descendant l’escalier, tâchant de faire « bonne
figure » et de ne pas trop me faire repérer. Mais rapidement, c’est peine
perdue tant il parait évident qu’il est vain de vouloir les tromper.
Rapidement, dès le début de l’épreuve, il est évident qu’elles me testent, me
faisant monter et descendre les travées pour distribuer copies et brouillons.
La lecture rapide du sujet ne
m’apprend rien dans mon ignorance du suédois. Je dois bien l’avouer. Je vois
bien aussi à leurs regards et à leurs sourires qu’elles me dévisagent et me
jugent telles des lionnes prédatrices face à une frêle gazelle. Je rougis et au
vu de mon embarras, ces demoiselles s’enhardissent, laissant tomber ici un
stylo, là une gomme, sur mon passage, afin de tester mes réactions, et me faire
me pencher, le tout sous le regard faussement courroucé de Julie.
Je suis à présent souris de
laboratoire, sujet d’expérience, dont elles notent, j’en suis sûr à présent,
chacune des réactions tandis-que Julie, perverse, veille à ce que je demeure
réceptif. Parfums, courbes féminines, œillades appuyées ainsi que leur manières
de tenir leurs stylos et même parfois, de le sucer. Jupes, petits hauts, robes
fleuries dévoilant bien des trésors dès lors que l’une se penche négligemment
m’affolent. Qu’il est dur de de garder son calme et sa concentration dans de
pareilles circonstances. Je sens à mon grand embarras peu à peu une raideur
gagner.ma virilité.
Soudain, alors que je circule
entre les rangées, d’un croche-pattes et d’une poussée, je me retrouve à terre,
immobilisé sous une forêt de talons hauts et de petits petons aux ongles vernis
multicolores. Je sens même mon membre enserré et mené aux frontières de
l’extase. Quelle honte Me voilà tétanisé.
Mais où est donc Julie ?
Je sens soudain une pression sur
mon entrejambes et à peine ais-je le temps de relever la tête que je croise des
yeux verts dans un visage ovale entouré d’une longue masse de cheveux couleur
de jais, longs et bouclés qui me foudroie d’un air triomphal. D’en bas, son
haut anthracite laisse entrevoir la rondeur de ses seins, alors qu’elle
décroise laissant entrevoir ses trésors cachés sous sa mini-jupe en cuir.
Tétanisé, j’ouvre la bouche où s’enfourne les extensions pédestres d’une autre
de ces succubes en furie.
Me voilà frais ! Dominé par
celles que je suis censé surveiller, je ne puis m’abandonner, et je sens pourtant
l’excitation monter en même temps que la honte. Ma perruque a glissé, la jupe
longue et sage remonte dangereusement sous les assauts pédestres au-dessus de
la ceinture, ne laissant aucun doute sur ma vraie nature et, pour parfaire le
tableau, sous le chemisier immaculé, les oranges menacent de quitter leurs
ports d’attaches.
Ce n’est qu’au bout d’un temps
dont j’ai perdu le compte, qu’une voix que je reconnais, précédant sa
propriétaire, vient à moi et me tend une main élégante et secourable pour
m’aider à me relever. Piteux et défait, je me dirige à sa suite vers l’estrade
pour l’aider à recueillir et compter les copies avant de quitter les lieux à sa
suite, les bras chargés et le déguisement ruiné.
RépondreSupprimerVous êtes merveilleux. Et surtout Julie, un modèle pour moi.
Vous êtes merveilleux. Et surtout Julie, un modèle pour moi.
Vous êtes merveilleux. Et surtout Julie, un modèle pour moi.
Vous êtes merveilleux. Et surtout Julie, un modèle pour moi.
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