En sortant de la salle conscient
plus que jamais de ma vulnérabilité, je suis Julie et ne la quitte pas d’une
semelle jusqu’à son bureau. Dans les couloirs vides résonnent nos pas et je
sursaute entre ombres et lumières, prêtant l’oreille au silence qui m’environne
et m’inquiète. Le pas de ses hauts talons claque sur le sol en faux marbre noir
et blanc.
Laissant là les copies je me
retourne et me retrouve seul dans ce milieu hostile, franchissant tel un oiseau
apeuré, le seuil du refuge de ma précédente Maîtresse. Je contemple la plaque
dorée et ses caractères impersonnels et au style administratifs qui tranche
avec la personnalité toute Féminine et brillante de son occupante.
J’en suis là de mes réflexions quand,
surgissant de je ne sais où une main se pose sur mon épaule. Je sursaute et
émet un petit cri qui résonne dans cet espace. Je me retourne d’un bond, pour
me retrouver face au petit homme, gardien de ce lieu : le régisseur,
l’intendant ou tout autre titre. Il me paraît tellement terne face à toutes mes
fréquentations, que je donnerais n’importe quoi pour retrouver la présence
Féminine rassurante de Maîtresse, Julie, Hélène, Angela, Florence, la cruelle
Pauline ou toutes les autres que j’ai rencontré tous ces derniers temps.
L’individu, petit et replet, me
parle, puis de guerre lasse m’entraîne au loin, me prenant par le bras à
travers les couloirs froids et impersonnels, montant et descendant des
escaliers et parcourant les couloirs dont le vide m’aspire. Enfin, nous nous
immobilisons devant une grande porte en acajou richement ouvragée muni
d’inscriptions que je ne peux déchiffrer. L’individu ouvre la porte et d’un
geste m’invite à y entrer.
Pas très rassuré, je lui emboite
le pas. Nous passons devant un bureau de secrétaire parfumé, agrémenté de
fleurs, portant un je ne sais quoi de Féminin dans cet univers froid et
fonctionnel. L’homme tape à la porte du fond d’où s’échappent de petits rires
clairs et cristallins. Un instant, j’ai même cru entendre les aboiements d’un
chien, ou d’un chiot et des rires clairs et aigus. Mes sens me joueraient ils
des tours ?
Mon accompagnateur frappe trois
coups à la porte. Un silence s’en suit, des chuchotements, des frôlements et
enfin une voix mâle, très grave qui, de l’intérieur qui nous invite à entrer.
La porte s’ouvre, on me pousse en avant et la porte se referme dans mon dos
tandis que déséquilibré, je tombe à genoux, écarquillant les yeux, dans la
lumière.
Devant moi un grand bureau, dos à
deux grandes fenêtres avec un homme assis et à ses côtés une femme debout qui
lui tend quelque chose. Ebloui, je me frotte les yeux qui s’accoutument peu à
peu à la luminosité ambiante. Je distingue un environnement richement meublé,
fait de boiseries, tentures, tapisseries et de brocards jusqu’aux rideaux.
A présent, je distingue plus près
une table basse autour de laquelle se tiennent un canapé et des chaises aux
pieds ouvragés. Une silhouette féminine jeune et élancée est assise jambes
croisées, en tailleur de cuir noir qui se lève élégamment, s’approche de moi et
passe un collier à mon cou et fixe une chaîne.
Je la reconnais comme étant celle
qui m’a dominé il y a peu pendant l’examen. M’intimant l’ordre d’un air sévère
d’un « on all four », ponctué d’un claquement de doigts et d’un index
pointé vers le sol, elle se met en marche vers le bureau en tirant sur la
laisse. Le souffle court, je la suis tant bien que mal, derrière ses hauts
talons, à quatre pattes.
Contournant le grand bureau et
les chaises qui lui font face, mené d’une main ferme, je me retrouve aux pieds
de ce couple incongru. La jeune femme qui me guide me soulève le menton. Je
lève le visage, le regard guidé par les flèches élancées de ces deux paires de
jambes interminables gainées de soies noires. Je découvre un tailleur brun
clair de cuir à la jupe très courte.
Cette dernière tient, de ses
mains très fines aux ongles longs et peints de verni assorties au tailleur, chose
incongrue en ce lieu, une chaîne reliée au cou d’un individu massif, me
dépassant d’une bonne tête et au cou de taureau, en costume clair. Levant les
yeux, je reconnais Julie l’air sévère, qui fait lever l’homme de son fauteuil
directorial.
Auprès de lui, elle et son élève,
paraissent petites. Des bas noirs dépassent de sa baguette. Rougissant, il
baisse les yeux, les bras ballants, le long du corps. Julie me tend la main,
que j‘embrasse spontanément comme un bon toutou bien dressé, tandis que ma
guide, étudiante-dresseuse, fait lécher les siens par son directeur-soumis.
Julie embrasse son étudiante, si douée, sur les lèvres.
La porte s’ouvre soudain dans un
craquement, et je sursaute de surprise en découvrant Maîtresse en tailleur de
cuir rouge, collants et escarpins ouverts assortis. La main qui me guide défait
ma laisse et me gratte la tête. Libéré, je me précipite sur mes pattes pour
embrasser les pieds de ma propriétaire en jappant d’excitation, sous les rires
et les applaudissements, perdant au passage ma jupe, dévoilant ma virilité
tendue toute nue, sous les sifflets et les commentaires salaces.
Maîtresse me gratifie d’un
« bonjour mon petit toutou » en me grattant la tête. Elle me fait me
remettre debout et dévoile un sein que je m’empresse d’aspirer entre mes lèvres
et de téter. Vêtue de cuir mauve la blonde Hélène nous contourne et tirant de
son sac une paire de collants rouges, se baisse pour les nouer autour de ma
virilité, puis tend la laisse improvisée à celle à qui j’appartiens. Elles
m’entraînent à la suite de Julie, vers un petit cabinet de toilette sur le
côté, caché derrière une petite porte afin de nous ’apprêter pour la soirée à
venir.
C’est ainsi, que la journée bien
avancée, nous voilà vêtus, lavés et rasés nous quittons les lieux, aux bras des
Dames que nous escortons, vêtus de smoking et elles de robes de bal, longues et
fendues, relevées de paillettes et aux profonds décolletés, toutes pimpantes,
poudrées, parfumées et maquillées. Devant nos yeux ravis, elles comparent leurs
toilettes tandis que nous les attendons un genou à terre près de la porte,
attendant de partir lorsqu’elles y seront disposées.
Un grand talent est de retour!
RépondreSupprimerGreat character
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