dimanche 23 juillet 2017

La chevauchée des Valkyries 9 : conquêtes et redditions

En sortant de la salle conscient plus que jamais de ma vulnérabilité, je suis Julie et ne la quitte pas d’une semelle jusqu’à son bureau. Dans les couloirs vides résonnent nos pas et je sursaute entre ombres et lumières, prêtant l’oreille au silence qui m’environne et m’inquiète. Le pas de ses hauts talons claque sur le sol en faux marbre noir et blanc.



Laissant là les copies je me retourne et me retrouve seul dans ce milieu hostile, franchissant tel un oiseau apeuré, le seuil du refuge de ma précédente Maîtresse. Je contemple la plaque dorée et ses caractères impersonnels et au style administratifs qui tranche avec la personnalité toute Féminine et brillante de son occupante.


J’en suis là de mes réflexions quand, surgissant de je ne sais où une main se pose sur mon épaule. Je sursaute et émet un petit cri qui résonne dans cet espace. Je me retourne d’un bond, pour me retrouver face au petit homme, gardien de ce lieu : le régisseur, l’intendant ou tout autre titre. Il me paraît tellement terne face à toutes mes fréquentations, que je donnerais n’importe quoi pour retrouver la présence Féminine rassurante de Maîtresse, Julie, Hélène, Angela, Florence, la cruelle Pauline ou toutes les autres que j’ai rencontré tous ces derniers temps.


L’individu, petit et replet, me parle, puis de guerre lasse m’entraîne au loin, me prenant par le bras à travers les couloirs froids et impersonnels, montant et descendant des escaliers et parcourant les couloirs dont le vide m’aspire. Enfin, nous nous immobilisons devant une grande porte en acajou richement ouvragée muni d’inscriptions que je ne peux déchiffrer. L’individu ouvre la porte et d’un geste m’invite à y entrer.



Pas très rassuré, je lui emboite le pas. Nous passons devant un bureau de secrétaire parfumé, agrémenté de fleurs, portant un je ne sais quoi de Féminin dans cet univers froid et fonctionnel. L’homme tape à la porte du fond d’où s’échappent de petits rires clairs et cristallins. Un instant, j’ai même cru entendre les aboiements d’un chien, ou d’un chiot et des rires clairs et aigus. Mes sens me joueraient ils des tours ?


Mon accompagnateur frappe trois coups à la porte. Un silence s’en suit, des chuchotements, des frôlements et enfin une voix mâle, très grave qui, de l’intérieur qui nous invite à entrer. La porte s’ouvre, on me pousse en avant et la porte se referme dans mon dos tandis que déséquilibré, je tombe à genoux, écarquillant les yeux, dans la lumière.


Devant moi un grand bureau, dos à deux grandes fenêtres avec un homme assis et à ses côtés une femme debout qui lui tend quelque chose. Ebloui, je me frotte les yeux qui s’accoutument peu à peu à la luminosité ambiante. Je distingue un environnement richement meublé, fait de boiseries, tentures, tapisseries et de brocards jusqu’aux rideaux.


A présent, je distingue plus près une table basse autour de laquelle se tiennent un canapé et des chaises aux pieds ouvragés. Une silhouette féminine jeune et élancée est assise jambes croisées, en tailleur de cuir noir qui se lève élégamment, s’approche de moi et passe un collier à mon cou et fixe une chaîne.


Je la reconnais comme étant celle qui m’a dominé il y a peu pendant l’examen. M’intimant l’ordre d’un air sévère d’un « on all four », ponctué d’un claquement de doigts et d’un index pointé vers le sol, elle se met en marche vers le bureau en tirant sur la laisse. Le souffle court, je la suis tant bien que mal, derrière ses hauts talons, à quatre pattes.


Contournant le grand bureau et les chaises qui lui font face, mené d’une main ferme, je me retrouve aux pieds de ce couple incongru. La jeune femme qui me guide me soulève le menton. Je lève le visage, le regard guidé par les flèches élancées de ces deux paires de jambes interminables gainées de soies noires. Je découvre un tailleur brun clair de cuir à la jupe très courte.


Cette dernière tient, de ses mains très fines aux ongles longs et peints de verni assorties au tailleur, chose incongrue en ce lieu, une chaîne reliée au cou d’un individu massif, me dépassant d’une bonne tête et au cou de taureau, en costume clair. Levant les yeux, je reconnais Julie l’air sévère, qui fait lever l’homme de son fauteuil directorial.


Auprès de lui, elle et son élève, paraissent petites. Des bas noirs dépassent de sa baguette. Rougissant, il baisse les yeux, les bras ballants, le long du corps. Julie me tend la main, que j‘embrasse spontanément comme un bon toutou bien dressé, tandis que ma guide, étudiante-dresseuse, fait lécher les siens par son directeur-soumis. Julie embrasse son étudiante, si douée, sur les lèvres.



La porte s’ouvre soudain dans un craquement, et je sursaute de surprise en découvrant Maîtresse en tailleur de cuir rouge, collants et escarpins ouverts assortis. La main qui me guide défait ma laisse et me gratte la tête. Libéré, je me précipite sur mes pattes pour embrasser les pieds de ma propriétaire en jappant d’excitation, sous les rires et les applaudissements, perdant au passage ma jupe, dévoilant ma virilité tendue toute nue, sous les sifflets et les commentaires salaces.


Maîtresse me gratifie d’un « bonjour mon petit toutou » en me grattant la tête. Elle me fait me remettre debout et dévoile un sein que je m’empresse d’aspirer entre mes lèvres et de téter. Vêtue de cuir mauve la blonde Hélène nous contourne et tirant de son sac une paire de collants rouges, se baisse pour les nouer autour de ma virilité, puis tend la laisse improvisée à celle à qui j’appartiens. Elles m’entraînent à la suite de Julie, vers un petit cabinet de toilette sur le côté, caché derrière une petite porte afin de nous ’apprêter pour la soirée à venir.


C’est ainsi, que la journée bien avancée, nous voilà vêtus, lavés et rasés nous quittons les lieux, aux bras des Dames que nous escortons, vêtus de smoking et elles de robes de bal, longues et fendues, relevées de paillettes et aux profonds décolletés, toutes pimpantes, poudrées, parfumées et maquillées. Devant nos yeux ravis, elles comparent leurs toilettes tandis que nous les attendons un genou à terre près de la porte, attendant de partir lorsqu’elles y seront disposées.


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