A peine arrivés, le capot de la
benne du pick-up s’ouvre et nous voilà débarqués par deux hommes en short,
portant des sandales et une cagoule sur la tête. Le soleil déjà haut dans le
ciel brûle mes yeux habitués à la pénombre. Je les garde donc mi-clos, étant
dans l’impossibilité de les protéger de mes mains prisonnières.
Appels et ordres sont prononcés
par des voix Féminines sans réplique, que je reconnais ainsi que les réponses chuchotées
et ponctués de « oui Maîtresse » prononcées avec déférence. Les
odeurs de transpirations mêlées, la respiration haletante et les jappements des
chiens dont je ne perçois que des ombres me décrivent une carte olfactive et
auditive de ce monde nouveau.
Je suis porté à dos d’hommes
comme un sac de patates dans les entrailles de cette habitation, à travers des
escaliers interminables qui semblent descendre jusqu’aux enfers. Les pas de mes
gardiens résonnent dans ces couloirs sur le béton nu alors que peu à peu mes
yeux se font à la luminosité moins agressive du lieu.
Parvenu dans une salle de taille
modeste je suis déposé sans ménagements sur un sol revêtu de carrelages bleus
pourvus de motifs géométriques portant des animaux marins fabuleux en guise de
décors. Maîtresse Stéphanie se tient debout face à moi vêtue d’une robe courte
et décorée d’oiseaux de paradis aux plumages multicolores et perchée sur des
mules à hauts talons qui laissent entrevoir ses petits orteils peints en noir
et finement manucurés.
D’un ordre, je suis sorti de mon
sac, débarrassé de mes frusques et mes attributs masculins libérés de leurs
entraves à grands coups de ciseaux par ses serviteurs zélés. Ceux-ci quittent
ensuite la pièce sur un claquement de doigts autoritaire et me voilà seul en sa
présence. Autour de moi, nulle trace de Sarah ou de Fadila ou de mes
kidnappeuses.
Stéphanie s’avance en tenant dans
la main un long tuyau d’arrosage relié au mur. Je me recroqueville dans un coin
et sans un mot, fait jaillir un long jet glacé et mousseux, auquel je tente par
tous les moyens de me soustraire en me collant au mur. Mais c’est peine perdue.
Le jet s’interrompt et ma dresseuse entreprend avec un autre tuyau tenu dans
l’autre main de me rincer à l’eau claire. Enfin, elle se tourne un instant pour
se saisir d’une serviette qu’elle me jette. Son geste est ponctué d’un
« essuies toi chienchien » méprisant.
Frissonnant je m’exécute, n’osant
lever les yeux. Puis un d’un index pointé vers ses pieds elle m’ordonne
d’approcher et de me redresser sur les genoux. Lentement elle me contourne, en
tenant une main derrière son dos. Mon regard est attiré par une fine ceinture
rouge portant une petite tête de tigre argentée en guise de boucle. La
proximité de ses formes et de son parfum m’enivrent alors qu’elle semble se
mouvoir avec la légèreté et la grâce d’une danseuse.
Parvenue derrière moi, je la sens
passer à mon cou la forme rassurante d’un collier qui se referme d’un petit
claquement sec. Sa main fine effleure ma joue et je ne résiste pas au plaisir
de l’embrasser spontanément, me sentant à présent moins nu, tant cette présence
m’est à présent familière. Son petit rire m’informe de son contentement. Mon
membre déjà bien dur, s’arque et vibre de plaisir entre mes jambes. « Je
remue la queue comme un bon chien à sa Maîtresse. »
Me contournant, elle me présente
les pieds, que je m’empresse d’embrasser. Toute velléité de résistance s’étant
envolée depuis bien longtemps. « Un beau petit mâle bien dressé »
commente-t-elle satisfaite. Mais alors que je me baisse en relevant la croupe
pour obtempérer, je sens un objet oblong et froid s’insérer dans mon fondement
pour y rester ferment enfoncé, malgré mes efforts pour l’en déloger. La caresse
de poils de poils sur mes cuisses nues me fait frissonner. Imaginant des
lanières, je bondis en avant, mais une traction sur la laisse et sa voix
haut-perchée me font rapidement stopper.
Au passage, je me découvre tout
propret devant un miroir. Ma Maîtresse s’y arrête pour vérifier sa chevelure et
son rouge à lèvre et m’invite à me contempler. Je m’y découvre nu, porteur
d’une queue à longs crins noirs dépassant de mes fesses. La honte me submerge
et je rougis en me cachant derrière les jambes longues et épilées de ma
Maîtresse, ce qui déclenche son hilarité. Satisfaite, elle m’entraine à sa
suite au dehors, derrière la maison, où me genoux endoloris on la joie de
retrouver la caresse de l’herbe fraiche et la douce chaleur d’un soleil d’été.
Devant mes yeux des tunnels,
passages surélevés, cerceaux autre éléments d’un parcours d’obstacle au ras de
terre se dévoilent. Voici donc l’heure de ma séance d’agility. Mon dressage
dans ce centre canin va donc pouvoir commencer car telle est la volonté de
celle qui tient ma laisse.
Elle m’entraîne et me fait
reconnaître le parcours en me tenant. Lâchant de temps à autre la longe pour
que je traverse les tunnels et me récupérant à la sortie. Je suis amené à
sauter par-dessus des murets que mes collègues canins surmontent avec bien plus
d’aisance que moi. Poussé par les cris et stimulé par les ordres, ce premier
tour est suivi d’un autre, entre coupé de gamelles d’eau que je vide en
l’aspirant d’un trait.
Enfin, défaisant le lien, ma
Maîtresse rejoint ses amies autour d’une table dressée sur la terrasse en se
régalant d’un plantureux repas servi par mes compagnes d’infortune, vêtues
d’une grosse ceinture et d’un large collier. Essoufflé, le ventre vide,
Maîtresse me siffle en levant une main porteuse de mets qui me font saliver. Je
la rejoins à quatre pattes et me faisant faire le beau, debout sur mes genoux,
délivre une maigre pitance sous l’œil attentif et moqueur de ses amies et de
leurs captives.
Enfin rassasiées, elles me font
reprendre les exercices, me poussant à aller plus vite sur ce parcours
d’obstacles où me rejoignent mes compagnes d’infortune. Et ce n’est que le soir
après m’avoir fait me soulager dans le jardin qu’elles me ramènent à l’intérieur
la langue pendante pour me faire goûter à une soupe constituée d’un gruau servi
dans un bol à même le sol, que je peux savourer enfin dans une cage en
sous-sol, un repos bien mérité.
Ca stwastware tching-tchong-tchang hi!hi!hi!
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