jeudi 10 août 2017

Pavillon noir et talons aiguilles 8 : Jeux de Dames


Après plusieurs semaines à ce régime, je commençais à me renforcer, devenant un peu plus musclé tout en étant nettement plus docile. Je répondais au sifflet et au claquement de doigts, pour réaliser spontanément tous les tours que ma Maîtresse désirait me faire faire tel un singe savant. Une fois, elle invita même quelques-unes de ses amies pour me donner en spectacle et me livrer à leurs appétits.

Jusqu’à présent j’avais toujours obéi à ma Maîtresse Véronika et Hélène par bonne volonté sans y être trop contraint ou forcé, alors que cette fois ci j’étais soumis et dressé, maté même. Ce fut le début d’un nouveau changement. Maîtresse Yoo-Me jugea qu’il était temps de me faire franchir un nouveau cap. Sous sa férule, je fus donc astreint à servir avec ma langue les invitées de la maison. Et gare à moi si je ne m’appliquais pas, la main leste de ma propriétaire était bien là pour me rappeler qui est la patronne.




Un matin, après que les trois furies eurent délibéré en me faisant tenir droit devant elles, ces Dames me conduisirent à la salle de bains. Un lieu humain presqu’étranger à présent que je n’avais pas connu depuis longtemps. Me rasant de près, jusqu’à mon intimité, elles mes firent me décharger et encagèrent ma virilité. Sur leur instruction j’enfilais un costume complet trois pièces à ceci près qu’un œil averti pouvait déceler la petite chaînette dépassant de la braguette. Sous la cravate, un collier fin et discret et des menottes aux pieds reliés par une chaînette.

Le trio infernal, Sarah, Fadi et moi prirent place dans l’antique Cadillac toute pimpante, dont j’appris plus tard qu’il appartenait à Maîtresse Yoo-Me. Nous devions ce jour-là raccompagner la teutonne incendiaire à l’aéroport. Elle devait se charger de mes compagnes d’infortune, court vêtues de robes légères et plissées de coton immaculées, les emmenant au loin dans ses pérégrinations.

Dans un coin reculé, je leur fais un baise pieds en guise d’adieu, hors du regard trop curieux des passants et, après avoir porté les bagages jusqu’au contrôle, sous l’œil attentif d’une douanière, nous nous séparions à nouveau après un ultime regard.




De ma place, aux pieds des Dames, occupé que j’étais à lécher les pieds vernis, je ne saisis pas un mot de la conversation pourtant animée qui se déroulait à l’étage du dessus, sur la banquette arrière de la luxueuse limousine. Tétant les petits petons, je reçu des caresses et les deux amies hilares, exhibant à demi les trésors généreux cachés dans leurs corsages.

Au dehors, la voiture luxueuse happée par la circulation semblait se hâter à un train de sénateur. Aussi c’est presque avec surprise que je sentis la voiture s’immobiliser. La porte ouverte, on m’invita à sortir afin d’ouvrir le passage à mes Maîtresses, tenant pour elles, mallette et ordinateur portable. « Nous voilà donc conviés à un rendez-vous d’affaire. Ca me rassure plutôt. »

Ayant passé le sas de ‘opulente tour de verre, mes gardiennes se présentent devant le comptoir, devant un réceptionniste observé de près par sa superviseuse. En attendant, les deux filles s’installent dans les canapés profonds et confortables et m’envoient quérir un café au distributeur, histoire de me tenir occupé. Entravé comme je le suis, je ne puis me sauver et surtout, je frémis à l’idée que quelqu’un puisse noter les chaînettes fixées à mes mollets.

C’est donc à pas comptés et mesurés que je m’acquittais de cette tâche, tout me tenant debout à leur côtés. C’est ainsi que notre rendez-vous nous trouva et nous conduisit à travers les étages jusqu’à un bureau cossu et moderne, meublé avec goût. Un goût très Féminin d’ailleurs à ce que je puis en juger où une interlocutrice toute occupée à dicter une lettre à son secrétaire nous reçut cordialement.

S’interrompant, elle congédia son collaborateur pour nous faire franchir une autre porte, de l’autre côté du couloir. Des coups frappé à une porte et nous voilà introduits dans une salle de réunion remplie de femmes en tailleurs stricts et courts de circonstance, assises autour d’une grande table ovale, dans des fauteuils confortables, des mâles debout à leurs côtés, attendant les ordres et donnant à la demande des documents, passant les slides Powerpoint à l’écran où portant des rafraîchissements. Un silence suivi notre entrée et nous primes place parmi cette docte assemblée.

En retrait derrière mes Maîtresse, j’attendais les ordres et elles, leur tour de parler. Les conversations reprirent ainsi que les exposés des différentes intervenantes. J’en profitais pour observer mes homologues, le regard baissé et les Dames auprès desquelles ils servent.

Mon intimité déjà contrainte qui me gênait depuis notre départ, attendit cet instant pour se réveiller et tressaillir, à l’instant même où Maîtresse Stéphanie tendait la main en arrière, attendant que je lui donne le contenu de la serviette décidément bien lourde que je porte à mes côtés.

Rachel en cet instant se retourna et m’assenant un claque me prit l’objet pourtant pesant des mains avec autant de facilité que si j’eusse été un enfant. Elle en sorti un volume à couverture de cuir que je reconnu aussitôt, le remettant à nos hôtesses. Stéphanie me foudroya du regard et poursuivi alors, comme si de rien n’était son exposé sous les murmures, les clins d’œil et les sourires en coin.

La réunion terminée, nous fûmes introduits dans un large bureau directorial aux formes et aux meubles tout en rondeur, portant une moquette épaisse et confortable, aux couleurs chatoyantes et à l’odeur florale et printanière.

Derrière le grand bureau, une large baie vitrée laisse entrer le soleil à flots. Auprès d’elle, deux silhouettes masculines, presque effacées dont l’une vient à notre rencontre et nous invite à nous assoir en allant immédiatement chercher des rafraîchissements. Rachel aussitôt claque des doigts en me faisant signe d’écarter la chaise pour l’aider à s’assoir.

Manquant un temps, je m’exécute, m’attirant des commentaires grivois de part et d’autre. Stéphanie, avec déférence propose alors mes services à la Maîtresse du lieu qui accepte le cadeau d’un hochement de tête. Je me retrouve ainsi à nouveau sous le bureau à servir, la tête coincée entre des jambes et une intimité que je m’empresse de satisfaire, aussitôt accompagnés par de petits cris et des feulements de chatte espiègle, récompenses de tous mes efforts.




Puis tout aussi brusquement, je fus repoussé au fond de ce réduit, coincé près de ces petits pieds tendus comme une invitation. Au-dessus la conversation dont je suis tenu à l’écart s’engage alors que je suçote ces petits petons présidentiels manucurés gigotant sous mes coups de langue.

Je ne sais combien de temps je restais là, mais la chaise se recula et je fus libéré. Objet de plaisir, on me complimenta, ce qui me fit rosir de plaisir sous les sourires renouvelés de mes éducatrices. « Oui ma chère, il est encore jeune mais nous avons bon espoir. Vous a-t-il satisfaite ? » Répondant par l’affirmative et contre la promesse d’un prêt futur, nous primes congé pour retrouver notre véhicule avancé près de l’entrée, prêt à nous emmener au bureau de ma nouvelle Maîtresse.

Laissant passer mes Maîtresse et les aidant à s’installer, je me recroquevillais à ma place, à leurs pieds, la voiture démarrant dans un silence feutré pour s’engager dans la circulation, pour une destination connue d’elles seules. Plus que jamais je me sens comme un pion sur un jeu d’échecs, ou plutôt sur un jeu… De Dames.



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