Après plusieurs semaines à ce
régime, je commençais à me renforcer, devenant un peu plus musclé tout en étant
nettement plus docile. Je répondais au sifflet et au claquement de doigts, pour
réaliser spontanément tous les tours que ma Maîtresse désirait me faire faire
tel un singe savant. Une fois, elle invita même quelques-unes de ses amies pour
me donner en spectacle et me livrer à leurs appétits.
Jusqu’à présent j’avais toujours
obéi à ma Maîtresse Véronika et Hélène par bonne volonté sans y être trop
contraint ou forcé, alors que cette fois ci j’étais soumis et dressé, maté
même. Ce fut le début d’un nouveau changement. Maîtresse Yoo-Me jugea qu’il
était temps de me faire franchir un nouveau cap. Sous sa férule, je fus donc
astreint à servir avec ma langue les invitées de la maison. Et gare à moi si je
ne m’appliquais pas, la main leste de ma propriétaire était bien là pour me
rappeler qui est la patronne.
Un matin, après que les trois
furies eurent délibéré en me faisant tenir droit devant elles, ces Dames me
conduisirent à la salle de bains. Un lieu humain presqu’étranger à présent que
je n’avais pas connu depuis longtemps. Me rasant de près, jusqu’à mon intimité,
elles mes firent me décharger et encagèrent ma virilité. Sur leur instruction
j’enfilais un costume complet trois pièces à ceci près qu’un œil averti pouvait
déceler la petite chaînette dépassant de la braguette. Sous la cravate, un
collier fin et discret et des menottes aux pieds reliés par une chaînette.
Le trio infernal, Sarah, Fadi et
moi prirent place dans l’antique Cadillac toute pimpante, dont j’appris plus
tard qu’il appartenait à Maîtresse Yoo-Me. Nous devions ce jour-là raccompagner
la teutonne incendiaire à l’aéroport. Elle devait se charger de mes compagnes
d’infortune, court vêtues de robes légères et plissées de coton immaculées, les
emmenant au loin dans ses pérégrinations.
Dans un coin reculé, je leur fais
un baise pieds en guise d’adieu, hors du regard trop curieux des passants et,
après avoir porté les bagages jusqu’au contrôle, sous l’œil attentif d’une
douanière, nous nous séparions à nouveau après un ultime regard.
De ma place, aux pieds des Dames,
occupé que j’étais à lécher les pieds vernis, je ne saisis pas un mot de la
conversation pourtant animée qui se déroulait à l’étage du dessus, sur la
banquette arrière de la luxueuse limousine. Tétant les petits petons, je reçu
des caresses et les deux amies hilares, exhibant à demi les trésors généreux
cachés dans leurs corsages.
Au dehors, la voiture luxueuse
happée par la circulation semblait se hâter à un train de sénateur. Aussi c’est
presque avec surprise que je sentis la voiture s’immobiliser. La porte ouverte,
on m’invita à sortir afin d’ouvrir le passage à mes Maîtresses, tenant pour
elles, mallette et ordinateur portable. « Nous voilà donc conviés à un
rendez-vous d’affaire. Ca me rassure plutôt. »
Ayant passé le sas de ‘opulente
tour de verre, mes gardiennes se présentent devant le comptoir, devant un
réceptionniste observé de près par sa superviseuse. En attendant, les deux
filles s’installent dans les canapés profonds et confortables et m’envoient
quérir un café au distributeur, histoire de me tenir occupé. Entravé comme je
le suis, je ne puis me sauver et surtout, je frémis à l’idée que quelqu’un
puisse noter les chaînettes fixées à mes mollets.
C’est donc à pas comptés et
mesurés que je m’acquittais de cette tâche, tout me tenant debout à leur côtés.
C’est ainsi que notre rendez-vous nous trouva et nous conduisit à travers les
étages jusqu’à un bureau cossu et moderne, meublé avec goût. Un goût très
Féminin d’ailleurs à ce que je puis en juger où une interlocutrice toute
occupée à dicter une lettre à son secrétaire nous reçut cordialement.
S’interrompant, elle congédia son
collaborateur pour nous faire franchir une autre porte, de l’autre côté du
couloir. Des coups frappé à une porte et nous voilà introduits dans une salle
de réunion remplie de femmes en tailleurs stricts et courts de circonstance, assises
autour d’une grande table ovale, dans des fauteuils confortables, des mâles
debout à leurs côtés, attendant les ordres et donnant à la demande des
documents, passant les slides Powerpoint à l’écran où portant des
rafraîchissements. Un silence suivi notre entrée et nous primes place parmi
cette docte assemblée.
En retrait derrière mes
Maîtresse, j’attendais les ordres et elles, leur tour de parler. Les
conversations reprirent ainsi que les exposés des différentes intervenantes.
J’en profitais pour observer mes homologues, le regard baissé et les Dames
auprès desquelles ils servent.
Mon intimité déjà contrainte qui
me gênait depuis notre départ, attendit cet instant pour se réveiller et
tressaillir, à l’instant même où Maîtresse Stéphanie tendait la main en
arrière, attendant que je lui donne le contenu de la serviette décidément bien
lourde que je porte à mes côtés.
Rachel en cet instant se retourna
et m’assenant un claque me prit l’objet pourtant pesant des mains avec autant
de facilité que si j’eusse été un enfant. Elle en sorti un volume à couverture
de cuir que je reconnu aussitôt, le remettant à nos hôtesses. Stéphanie me
foudroya du regard et poursuivi alors, comme si de rien n’était son exposé sous
les murmures, les clins d’œil et les sourires en coin.
La réunion terminée, nous fûmes
introduits dans un large bureau directorial aux formes et aux meubles tout en
rondeur, portant une moquette épaisse et confortable, aux couleurs chatoyantes
et à l’odeur florale et printanière.
Derrière le grand bureau, une
large baie vitrée laisse entrer le soleil à flots. Auprès d’elle, deux
silhouettes masculines, presque effacées dont l’une vient à notre rencontre et
nous invite à nous assoir en allant immédiatement chercher des
rafraîchissements. Rachel aussitôt claque des doigts en me faisant signe
d’écarter la chaise pour l’aider à s’assoir.
Manquant un temps, je m’exécute,
m’attirant des commentaires grivois de part et d’autre. Stéphanie, avec
déférence propose alors mes services à la Maîtresse du lieu qui accepte le
cadeau d’un hochement de tête. Je me retrouve ainsi à nouveau sous le bureau à
servir, la tête coincée entre des jambes et une intimité que je m’empresse de
satisfaire, aussitôt accompagnés par de petits cris et des feulements de chatte
espiègle, récompenses de tous mes efforts.
Puis tout aussi brusquement, je
fus repoussé au fond de ce réduit, coincé près de ces petits pieds tendus comme
une invitation. Au-dessus la conversation dont je suis tenu à l’écart s’engage
alors que je suçote ces petits petons présidentiels manucurés gigotant sous mes
coups de langue.
Je ne sais combien de temps je
restais là, mais la chaise se recula et je fus libéré. Objet de plaisir, on me
complimenta, ce qui me fit rosir de plaisir sous les sourires renouvelés de mes
éducatrices. « Oui ma chère, il est encore jeune mais nous avons bon
espoir. Vous a-t-il satisfaite ? » Répondant par l’affirmative et
contre la promesse d’un prêt futur, nous primes congé pour retrouver notre
véhicule avancé près de l’entrée, prêt à nous emmener au bureau de ma nouvelle
Maîtresse.
Laissant passer mes Maîtresse et les
aidant à s’installer, je me recroquevillais à ma place, à leurs pieds, la
voiture démarrant dans un silence feutré pour s’engager dans la circulation,
pour une destination connue d’elles seules. Plus que jamais je me sens comme un
pion sur un jeu d’échecs, ou plutôt sur un jeu… De Dames.
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