Je relève la tête et dans la
chaleur de la mi-journée, se découpent à contre-jour les silhouettes enchantées
aux courbes charmantes. Elles me toisent, telles des géantes courroucées. L’une
a les mains sur les hanches, l’autre se caresse un sein. Leurs ombres portées
m’engloutissent. Zéphyr en cet instant leur allié, fait voler leurs crinières
auquel l’astre du jour prête des reflets irréels. Leurs hanches semblent
onduler. Elles rient.
« Quel charmant
attelage » s’esclaffe Hélène. « Nous avions un toutou, avons-nous son
âme-sœur ? » lui répond espiègle Maîtresse. Sous moi, Angela
furibonde tempête « non mais libérez-moi au lieu de débiter des
bêtises ». Rien n’y fait et je ne compte pas du tout obtempérer. Cette
fois, je la tiens. Sourd à ses jérémiades, lentement ma main droite chemine,
vers son entrejambes. Elle serre les cuisses en une vaine barricade en
haletant.
Je lui lèche le creux du dos au
moment où poussant en avant mes reins, je monte à l’assaut. Nos sueurs mêlées
et sa peau parfumées effacent toute réticence et toute sagesse. Mes doigts
agiles décrivent à présent de petits cercles sur son puit de vie, écartant les
lèvres intimes. Ils s’y aventurent avec hardiesse. Allant et venant en elle de
mes doigts et de mon pieu. Assaillie de toute part, elle pousse des cris de
pie, autant qu’elle halète alors que son plaisir monte par vagues.
Devant moi sous mes yeux, deux démones
siamoises, aux figures enlacées s’embrassent et se caressent en ondulant de
plus belle au soleil de midi.
Soumis, esclave des sens, captivé par ces visions, privé de jouissance par une Maîtresse altière, je danse une sarabande endiablée, revenu à l’état de nature.
Soumis, esclave des sens, captivé par ces visions, privé de jouissance par une Maîtresse altière, je danse une sarabande endiablée, revenu à l’état de nature.
Perdu dans mes sensations hors du
temps, je ne perçois pas le mouvement furtif des deux comparses qui
s’approchent du bien étrange équipage que je forme avec Angela. C’est donc avec
surprise et retard que je sens sur mon dos la pression délicieuse d’une auguste
poitrine, tandis qu’un entrejambes masque mon horizon. Une main
douce et autoritaire guide ma bouche vers ces lèvres ouvertes et sacrées alors
qu’une autre me lime.
Pris dans notre bulle, rien ne
peut troubler nos ébats : rires, cris, bruits de voisinage, odeurs de
grillades. Nous sommes sur un petit nuage, dans ce jardin des délices, au
milieu des fruits et des fleurs, alors que le char de Phébus en majesté est au
milieu de son parcours. A l’ombre fragile de ce pommier, nous cueillons les
fruits de plaisirs inouïs. Entouré par la grâce de toutes ces Féminités, tout à
la fois je donne et reçois tant que même la musique des gémissements d’Angela n’en
est que plus douce à mes oreilles.
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