mardi 23 août 2016

Dans le jardin des Hespérides 6 : les démones de midi

Je relève la tête et dans la chaleur de la mi-journée, se découpent à contre-jour les silhouettes enchantées aux courbes charmantes. Elles me toisent, telles des géantes courroucées. L’une a les mains sur les hanches, l’autre se caresse un sein. Leurs ombres portées m’engloutissent. Zéphyr en cet instant leur allié, fait voler leurs crinières auquel l’astre du jour prête des reflets irréels. Leurs hanches semblent onduler. Elles rient.

« Quel charmant attelage » s’esclaffe Hélène. « Nous avions un toutou, avons-nous son âme-sœur ? » lui répond espiègle Maîtresse. Sous moi, Angela furibonde tempête « non mais libérez-moi au lieu de débiter des bêtises ». Rien n’y fait et je ne compte pas du tout obtempérer. Cette fois, je la tiens. Sourd à ses jérémiades, lentement ma main droite chemine, vers son entrejambes. Elle serre les cuisses en une vaine barricade en haletant.

Je lui lèche le creux du dos au moment où poussant en avant mes reins, je monte à l’assaut. Nos sueurs mêlées et sa peau parfumées effacent toute réticence et toute sagesse. Mes doigts agiles décrivent à présent de petits cercles sur son puit de vie, écartant les lèvres intimes. Ils s’y aventurent avec hardiesse. Allant et venant en elle de mes doigts et de mon pieu. Assaillie de toute part, elle pousse des cris de pie, autant qu’elle halète alors que son plaisir monte par vagues.

Devant moi sous mes yeux, deux démones siamoises, aux figures enlacées s’embrassent et se caressent en ondulant de plus belle au soleil de midi.
Soumis, esclave des sens, captivé par ces visions, privé de jouissance par une Maîtresse altière, je danse une sarabande endiablée, revenu à l’état de nature.

Perdu dans mes sensations hors du temps, je ne perçois pas le mouvement furtif des deux comparses qui s’approchent du bien étrange équipage que je forme avec Angela. C’est donc avec surprise et retard que je sens sur mon dos la pression délicieuse d’une auguste poitrine, tandis qu’un entrejambes masque mon horizon. Une main douce et autoritaire guide ma bouche vers ces lèvres ouvertes et sacrées alors qu’une autre me lime.

Pris dans notre bulle, rien ne peut troubler nos ébats : rires, cris, bruits de voisinage, odeurs de grillades. Nous sommes sur un petit nuage, dans ce jardin des délices, au milieu des fruits et des fleurs, alors que le char de Phébus en majesté est au milieu de son parcours. A l’ombre fragile de ce pommier, nous cueillons les fruits de plaisirs inouïs. Entouré par la grâce de toutes ces Féminités, tout à la fois je donne et reçois tant que même la musique des gémissements d’Angela n’en est que plus douce à mes oreilles.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire