jeudi 4 août 2016

Une très chaude soirée d’été 3 : Des cris de biches dans la nuit

Alors que les derniers rayons de soleil rougeoient à l’horizon, le frôlement de l’arrosage automatique se fait entendre remplissant l’atmosphère d’une fraîcheur bienvenue. Au loin, crissent et claquent des volets. Bientôt, le hululent d’un oiseau de nuit salue l’arrivée de l’astre de Diane. La chasseresse aux traits d’argent, observe courroucée cette scène incongrue.


Mais que se passe-t-il ? La belle jusque-là rebelle, ne rendrait elle pas les armes ? Ses petits cris ponctuent mes charges furieuses et mes coups de mandrin dans son petit trou, tout en soupirant sous mes caresses. Y pendrait-elle goût ? Résistant à son plaisir qui monte par vagues, elle se mord les lèvres.

De cette étreinte animale naît un bien étrange brame. Telle une biche aux pieds d’argent, elle pousse de petits cris qui se perdent dans la nuit. Ici une lumière s’allume dans le lointain, puis s’éteint à nouveau. Elle ne bouge pas  et nous retenons notre souffle. Je souri en silence tandis qu’elle se mord les lèvres, mal à l’aise.

L’alerte passée, elle se redresse sur les coudes, creuse ses reins et me présente sa croupe, humiliée et implorante. « Prends-moi » supplie-t-elle d’une petite voix. « Sais-tu ce qu’il t’en coûtera ? » je lui demande pour toute réponse. Toute honte bue, elle me pousse de ses fesses tendues en l’air contre mon abdomen, haletante, le regard implorant par-dessus son épaule.

Cédant enfin à sa supplique muette, je la rejoins et savoure cet instant. Le sel et les odeurs de nos corps mêlés, voient monter une extase commune et bestiale dans le silence vespéral de cette nuit d’été, couverts par la lumière blafarde de fins rayons d’argent. Je décharge en elle ma semence en longues saccades tandis qu’elle se tend secouée de spasmes.

Après le plaisir, le silence bienvenu s’en suit. La divine Aphrodite nous sourit et accorde un instant de repos et de répit. Allongés côte à côte, nos poitrines se soulèvent doucement, au rythme de nos respirations qui s’apaisent. Le temps lui-même suspend son vol.

Tout près, le martèlement mécanique d’un moteur, tel un colosse d’airain, malfaisant trouble soudain notre quiétude. Le portail s’ouvre et des pas dans l’allée gravillonnée nous réveillent tout à fait en sursaut. L’effet est immédiat et cette arrivée inopinée nous arrache tous deux à notre rêverie. Glissant sa main dans la mienne et me tirant en avant, Angela se relève et me sourit, vaguement inquiète. « Ma tante ». Chuchote-t-elle. « Viens, suis moi ».

Ramassant pèle mêle nos affaires à tâtons dans l’obscurité, nous rentrons à la hâte dans son refuge cossu. La nuit profonde et douce, couvre de son manteau étoilé et complice notre retraite précipitée.


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