Alors que les derniers rayons de soleil
rougeoient à l’horizon, le frôlement de l’arrosage automatique se fait entendre
remplissant l’atmosphère d’une fraîcheur bienvenue. Au loin, crissent et claquent des volets. Bientôt, le hululent d’un oiseau de nuit salue l’arrivée
de l’astre de Diane. La chasseresse aux traits d’argent, observe courroucée
cette scène incongrue.
Mais que se passe-t-il ? La belle
jusque-là rebelle, ne rendrait elle pas les armes ? Ses petits cris
ponctuent mes charges furieuses et mes coups de mandrin dans son petit trou,
tout en soupirant sous mes caresses. Y pendrait-elle goût ? Résistant à
son plaisir qui monte par vagues, elle se mord les lèvres.
De cette étreinte animale naît un bien
étrange brame. Telle une biche aux pieds d’argent, elle pousse de petits cris
qui se perdent dans la nuit. Ici une lumière s’allume dans le lointain, puis
s’éteint à nouveau. Elle ne bouge pas et
nous retenons notre souffle. Je souri en silence tandis qu’elle se mord les
lèvres, mal à l’aise.
L’alerte passée, elle se redresse sur
les coudes, creuse ses reins et me présente sa croupe, humiliée et implorante.
« Prends-moi » supplie-t-elle d’une petite voix. « Sais-tu ce
qu’il t’en coûtera ? » je lui demande pour toute réponse. Toute honte
bue, elle me pousse de ses fesses tendues en l’air contre mon abdomen,
haletante, le regard implorant par-dessus son épaule.
Cédant enfin à sa supplique muette, je
la rejoins et savoure cet instant. Le sel et les odeurs de nos corps mêlés,
voient monter une extase commune et bestiale dans le silence vespéral de cette
nuit d’été, couverts par la lumière blafarde de fins rayons d’argent. Je
décharge en elle ma semence en longues saccades tandis qu’elle se tend secouée
de spasmes.
Après le plaisir, le silence bienvenu
s’en suit. La divine Aphrodite nous sourit et accorde un instant de repos et de
répit. Allongés côte à côte, nos poitrines se soulèvent doucement, au rythme de
nos respirations qui s’apaisent. Le temps lui-même suspend son vol.
Tout près, le martèlement mécanique d’un
moteur, tel un colosse d’airain, malfaisant trouble soudain notre quiétude. Le
portail s’ouvre et des pas dans l’allée gravillonnée nous réveillent tout à
fait en sursaut. L’effet est immédiat et cette arrivée inopinée nous arrache
tous deux à notre rêverie. Glissant sa main dans la mienne et me tirant en
avant, Angela se relève et me sourit, vaguement inquiète. « Ma
tante ». Chuchote-t-elle. « Viens, suis moi ».
Ramassant pèle mêle nos affaires à
tâtons dans l’obscurité, nous rentrons à la hâte dans son refuge cossu. La nuit
profonde et douce, couvre de son manteau étoilé et complice notre retraite
précipitée.
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