mardi 30 août 2016

L’Odyssée des sorcières 1 : La malle des Indes


C’est ainsi qu’ils partirent fringants pour très long voyage. S’arrêtant ici et là pour se délasser, se désaltérer et, s’occuper de toutou. Un coup de fil et quelques éclats de rire et nous voilà repartis. Ballotté, confiné, compressé .en cette position fœtale où on m’a laissé. Je suis travaillé par l’urgence où l’on m’a abandonné et par les instruments de ma soumission.

Au point du jour, la voiture finit par s’immobiliser. Les voix qui m’ont accompagné tout au long de ce périple se font murmures. La voiture s’immobilise et le ronron du moteur se tait. Les portières claquent, des pas et des embrassades étouffées parviennent dans ma retraite où je vis recroquevillé.

Enfin, le coffre s’ouvre sur des vivats, alors que je découvre le cœur battant, dans une lueur blafarde, orangée, scintillante, un univers frais et humide fait d’ombres chinoises. Les odeurs ici-bas agressent mes narines. Avons-nous quitté les jardins enchanteurs des Hespérides pour fini ici dans l’Hadès ?

Quatre silhouettes entourent le réduit où je me terre. Surpris, j’éternue sous les rires. La laisse se tend. Le cliquetis métallique des maillons sont à mes oreilles comme les anneaux d’un long serpent qui rampe. Tiré à ma rêverie, j’écarquille les yeux en mettant enfin des visages sur les silhouettes qui me surplombent. « Sors de là toutou » m’intime celle que j’identifie la première : Maîtresse. Je tends le cou en m’étirant tel un gros chat.

Elle s’écarte légèrement et approche sa main de ma bouche. Je la lèche timidement. « Vous voyez bien qu’il est tout doux à présent » déclare la blonde, mon ancienne Maîtresse. Elle est saluée par des gloussements admiratifs. « Mais il est tout nu ! » s’exclament-elles alors que titubant je descends péniblement de mon réduit. Titubant, je tombe à genoux sous des rires étouffés.

« Rôôô pas panique les filles tout est prévu » s’exclament en chœur mes deux kidnappeuses. Elles rient et se congratulent alors qu’Hélène retourne fouiller dans la voiture. Elle en revient les bras chargés. Maîtresse et les deux filles, Anya et Carole m’aident à me relever alors que je me retrouve affublé d’un imperméable, perruque, chapeau et de sandales.

Peu habitué à leur hauteur, les orteils compressés par leur étroitesse et les lanières, je titube tandis que mon talon penche dans le vide. On me presse d’en finir, alors que des mains expertes peaufinent les détails. « Bon allez » déclare une voix haut perchée. « Oui il fait sombre, personne ne s’apercevra de rien » lui répond une autre. A ces mots, je sursaute mais sans en avoir le temps, je me vois propulsé en avant.

Soutenu par les filles, nous nous mettons prestement en route. Au loin, bruits de pas, de moteurs, odeurs d’essence et d’autres indéterminées, plus ou moins proches, nous parviennent. Sous la fraîcheur du lieu je frissonne en pensant à part moi : « Pourvu que personne ne nous croise ». Comme si les filles m’avaient entendu, elles pressent le pas. Je me tords la cheville en glapissant et c’est soutenu par les mains secourables de nos nouvelles hôtesses, que nous parvenons à l’ascenseur.

Mais avant même d’appuyer sur le bouton, la porte s’ouvre. Un flot de lumière en jailli. Aveuglé, je baisse le regard et me recule. Un couple surpris en émerge, en tenue de soirée, puis s’éloigne après quelques salutations d’usage. Mes craintes se font jour alors que j’ai le souffle court et qu’une bouffée de chaleur me monte aux joues et à la poitrine. « Allons y dit une des filles » Dans cet univers de faux-semblants, le clair-obscur est mon allié. Dans l’ascenseur, des mains inquisitrices écartent les pans de mon déguisement et palpent les stigmates de ma soumission.

Dans cet ascenseur étroit et grillagé et étroit, mes gardiennes m’entourent et me pressent de leur poitrines. Maîtresse me regarde dans les yeux d’un air sévère en me prenant les mains : « chut toutou, sois sage, c’est pour bientôt » en baissant le regard condescendant vers mon érection. Un tintement annonce notre étage et nous nous précipitons vers la porte d’un appartement que les deux complices nous désignent. Elles trépignent, impatientes. Sur la moquette épaisse du couloir qui recouvre le plancher de cet étroit pallier. Je m’appuie sur la rambarde de bois, sentant les barreaux métalliques contre mes cuisses nues. Je frissonne à nouveau.

Les clés échappent des mains moites et tombent dans un tocsin métallique et un chœur de grognements. Mon cœur bat à tout rompre et j’appréhende de voir s’ouvrir à la volée les autres portes. Enfin un crissement salvateur annonce le succès de l’entreprise. Nous pénétrons précipitamment dans ce nouveau royaume.

Je m’affale et me retrouve rapidement dépouillé de mes effets. Sans manière, les filles
m’entrainent jusqu’au salon. Elles s’affalent dans les voluptueux canapés et les coussins en riant alors que Maîtresse me fait mettre à genoux, jambes écartées, les mains derrière la tête devant un public en haleine. Elle me glisse à l’oreille « chose promise, chose due mon toutou mignon ». Saisissant mon sexe, elle le libère de sa prison élastique et le caresse en souriant.

Mon membre tendu et douloureux, crache bien vite sa semence sous les rires et les applaudissements. Mais bien vite, la fatigue se faisant sentir, après avoir dûment nettoyé et remercié chacune comme il se doit, j’emboite le pas de nos hôtesses et nous rejoignons la chambre d’amis. Maîtresse et sa complice s’affalent dans le lit tandis que je me vois relégué sur la moquette épaisse où la nuit m’enveloppe aussitôt.


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