mercredi 14 septembre 2016

Le battement des ailes d’un papillon 2 : Le cri du hibou


Nous nous relayons au bord de la route, située à une dizaine de mètres de la voiture après avoir changé l’une des roues, voyons la nuit arriver avec inquiétude. Les voitures passent les phares allumés et même si certaines ralentissent, aucune ne daigne s’arrêter sous le cri moqueur des insectes et des oiseaux de nuit.

Alors que nous voyons les dernières lueurs du jour embraser l’azur, le cri de chasse du hibou se fait entendre alors que la fraicheur s’installe. Une voiture s’arrête enfin. Des portes claquent et des pas résonnent sur le chemin, précédés de lueurs balayant le chemin. Un « youhou, vous avez besoin d’aide ? » d’une voix Féminine se fait entendre.

Nous sortons pour nous porter à leur rencontre et nous trouvons en présence d’un couple. Je reste en arrière prêt à toute éventualité alors qu’en face j’observe que ma contrepartie masculine fait de même avec peut-être, une certaine déférence. A moins que ce soit moi qui me fait des idées ? Je ne sais que penser alors que la fatigue se fait sentir, ne pouvant distinguer les détails de nos sauveurs dans l’obscurité.

Hélène croise les bras et frissonne soudain avec un « brrr » expressif mettant fin à la discussion et c’est avec un sourire que les filles se tournent vers nous. « toutou nous allons passer la nuit chez eux, va chercher les affaires. » alors notre sauveuse appelle son « ami » et lui ordonne de m’aider.

Je tente de discuter avec lui, mais il ne me répond pas. Puis, alors que j’insiste, il se retourne vers moi en mettant un doigt sur sa bouche et en faisant un « shhh » inarticulé. Il semble bien ennuyé et tourne ses regards ennuyés en direction des filles et surtout de sa Maîtresse. Voyant qu’elles continuent leur discussion sans faire attention à nous, il se remet au travail.

A dire vrai, la demande qu’elle lui a faite ressemble sans doute plus à un ordre qu’à une question à bien y réfléchir. Son attitude déférente me trouble quelques peu, mais je n’ai pas plus de temps de m’interroger. Nous nous dépêchons de transborder les affaires des filles. A dire vrai, les miennes sont réduites à leur plus simple expression voire à ce qu’elle décide me faire porter depuis notre départ de Fontainebleau, il y a de ça quelques jours.

Notre tâche accomplie et la malle de cette voiture remplie, nous nous dirigeons vers les filles et nous entassons à l’intérieur. La voiture redémarre et laissant la Clio de Véronika, nous parvenons au terme d’un court trajet à la maison de nos sauveurs. Ils nous montrent nos chambres et Maîtresse m’installe comme toujours aux pieds du lit puis m’embrasse avant de rejoindre Hélène. Le sommeil me surprend et m’accueille jusqu’au matin dans ses bras.

Au bout d’un moment, nous quittons cette petite route pour nous engager sur un chemin de terre. Nous arrivons devant un un portail massif encadré de deux piliers. La voiture s’immobilise moteur allumé et mon « confrère » en descend pour permettre notre passage, puis nous rejoint après l’avoir refermée. « Après porte-faits, le voilà portier ».

Une demeure se découpe par cette nuit de Lune montante. Dans l’obscurité, les ombres d’arbres qui nous entourent paraissent menaçantes, telles des griffes de géants prêtes à nous saisir. Les filles me serrent contre moi, de part et d’autre, ce dont je ne saurais me plaindre.

Nous laissons la voiture dans une allée et nous éloignons en direction de la bâtisse, « sans doute un mas provençal réaménagé ». Nos pas claquent sur des pavés et nous arrivons devant une porte qui s’ouvre sur un intérieur spacieux, confortable et rustique.

Notre hôtesse nous entraîne vers le salon où se tiennent les filles. Elle envoie son « serviteur » à la cuisine afin de chercher de quoi nous sustenter. Mais est-ce bien le cas car pour l’heure j’ai du mal à le définir. Maîtresse m’ordonne de le suivre et nous voilà donc affairés. J’avoue que tous ces évènements et la vue des mets disposés sur les plateaux m’ont donné faim.

A notre retour, nous trouvons ces dames installées dans un luxueux canapé et lancées dans une
grande discussion concernant la voiture et ce mystérieux acte de malveillance. Maîtresse s’inquiétant de savoir comment faire réparer la voiture. « C’est que nous somme attendus » ajoute Hélène. Notre hôtesse dissipe ces inquiétudes. Les filles évoquent les moutons que nous avons entendus et demandent si le berger aurait pu commettre un tel acte, mais sans obtenir de réponse convaincante. « Peut-être un rôdeur ? » conclu la Maîtresse du lieu.

Nous déposons le plateau sur la table basse et tandis que mon alter ego fait le service, Maîtresse me fait signe de me taire et de venir m’assoir sur pouf à ses pieds et d’un signe, m’ordonne de la déchausser. Je rougis mais n’ose la contredire et m’exécute discrètement afin de ne pas attirer l’attention. Ce qui me vaut une caresse de sa part et une demande identique d’Hélène. Rougissant je masse leurs extrémités pédestres sous les regards surpris de nos hôtes. J’y gagne ma pitance alors que l’homme regagne la cuisine et que les conversations se poursuivent.

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