jeudi 1 septembre 2016

L’Odyssée des sorcières 3 : Le palais des milles et une nuit


Un soupir de soulagement s’échappe de mes lèvres et me vaut quelques moqueries lors que nous franchissons le seuil de ce lieu de débauche incongru. Pressées et affamées, les filles marchent  grandes enjambées dans la ruelle alors que les bruits de la ville désormais éveillées parviennent  nos oreilles.

Plusieurs passants surpris se retournent  notre passage. Je rentre le visage dans les épaules et tâche de rester près d’elles, ne tenant pas  éveiller trop l’attention dans ma tenue actuelle. Croisant des contractuelles à l’angle de la rue, nous poursuivons. Top affairées, elles ne lèvent pas la tête.

Les filles ne me regardent pas, vais-je en profiter. Une main soudain prend la mienne et m’entraine, mettant fin à mes velléités d’évasion. Je tourne le regard vers Maîtresse qui me toise l’air sévère. « Sans discuter, je la suis tel un petit garçon pris avec la main dans un pot de confiture. « Nous verrons ça plus tard dit-elle. ». Je baisse la tête, l’air contrit alors qu’elle me fait passer devant elle. Le rouge au front, je me hâte de rattraper mes devancières en trottinant.

Au loin, des bruits de cloche annoncent l‘heure et je réalise combien j’ai perdu le sens du temps. La caresse de l’astre du jour et ce souffle providentiel me redonnent confiance alors que nous pénétrons enfin dans le hall de l’immeuble.

Arrivé devant l’ascenseur, Maîtresse se retourne et m’indique l’escalier de l’index. « Je pense que tu as besoin d’exercice et tu as plutôt intérêt  arriver là haut avant que la porte soit fermée ». Sans attendre, Anya appuie sur le bouton de l’étage. La porte se referme t les voilà partie.

Inutile de dire qu’avec mes claquettes je ne risque pas d’y arriver, sans compter le bruit et le risque d’attirer des yeux curieux ou des oreilles indiscrètes. Sans même y réfléchir,
je les enlève et gravit les escaliers et les différents paliers richement décorés quatre à quatre en prenant appui sur la rambarde. Entravé comme je le suis par ce jean trop étroit, je ne peux malgré tout progresser aussi vite que je le souhaiterais. Les craquements de l’étoffe ainsi maltraitée se font entendre, mais pour l’heure ne n’en ai cure.

Ruisselant de sueur et le souffle court, je parviens à l’étage de l’appartement d’Anya et Carole. Seule Maîtresse m’attend en tapant du pied. A bout de souffle, je me retiens  la rambarde en lâchant devant moi les claquettes. « T’ais je autorisé  les enlever ? » demande-t-elle froidement ? « Enfin peu importe, entre, nous t’attendions ». Me voyant m’affaler sur le palier elle ajoute « Cette position te convient parfaitement, restes comme ça toutou ».

Je pénètre donc dans ce royaume  quatre pattes, observant de ma position le doux balancement de ses hanches et de ses fesses qui alternent d’avant en arrière, au rythme de sa démarche. « Quelle autorité et quelle maîtrise ». Je me promets, à part moi de ne pas recommencer.

Tout en suivant avec peine les longues enjambées, je réalise la grandeur du lieu et la richesse de sa décoration. « Il est évident que les filles n’en sont les invitées, mais alors à qui peut-il bien appartenir ? »

J’en suis là de mes réflexions, lorsque Maîtresse s’arrête brusquement devant la cuisine et me désigne d’un claquement de doigt le plateau qui y est posé. Aussitôt, je me redresse et m’empresse de le prendre. Pendant ce temps, elle fixe à nouveau la laisse  mon collier et me tire en avant sans un mot.

Ma progression est difficile et l’équilibre instable du plateau me fait redouter des représailles ou d’autres punitions si jamais d’aventure, je venais  tomber ou  renverser le contenu. Je trébuche d’ailleurs plusieurs fois dans le tapis qui recouvre le parquet  Maîtresse se retourne amusée, marquant une pause avant de pénétrer dans le salon.

Elle défait les boutons de ma braguette et ma queue surgit, raide, toujours entravée par le chouchou rose, repliée qu’elle était vers le haut. Notre équipage pénètre sous les cris et les rires. « Bieeeen, nous avons failli attendre » commente Hélène en minaudant et prenant une pose de princesse. Les autres pouffent de rire.

« Pose » dit Maîtresse. « Tu vas nous servir à genoux comme il se doit ». J’obtempère alors, que les deux plus jeunes font aller et venir leurs pieds nus sur mon bâton de joie avec force œillades et baisers aériens.

Je tente tant bien que mal de servir thés et cafés dans les bols ainsi que le jus d’orange pressée. Alors qu’elles me tentent en exhibant leurs poitrines sous mes yeux. Elles approchent  tour de rôle leurs tétons de mes lèvres alors que je passe devant chacune. Ayant fini de servir, je cède à ces sollicitations et tête avec délectation ces sommets de Féminités.

Caresses et parfums entêtants m’excitent alors que dans le lointain montent étouffés la douce chaleur et les bruits de la rue. « Nourri et dressé au sein » commente Maîtresse. « Prenez en de la graine les filles, les mâles sont tous de grands enfants ». Des rires et des soupirs d’approbation unanimes ponctuent cette docte affirmation.

Un débat s’engage alors sur la manière de dresser et d’éduquer ou sur le besoin d’en avoir
un à soi. « Ils sont si nombreux à nous lécher les bottes » décrète Anya. « C’est vrai » lui répond sa colocatrice. « Il faut avouer que c’est contraignant » surenchérit Hélène. « Je n’imagine même pas d’en avoir un chez moi. Tu imagines un peu ma mère ? Laisse tomber. » Ponctue-t-elle en décroisant les jambes et en balançant la main.

« Je crois bien avoir une idée » ajoute Maîtresse mystérieuse. Puis se tournant vers moi. « Toutou, va chercher d’autres orangeades et n’oublies pas les glaçons ». Baissant la tête, je me recule à regret et m’apprête à me redresser, lorsqu’une claque sur la joue me rappelle à l’ordre. « A quatre pattes. As-tu déjà oublié ? » Demande Maîtresse l’air sévère. « En plus il faut sans arrêt le surveiller » surenchérit Hélène.

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