Un soupir de soulagement s’échappe de mes lèvres et me vaut quelques
moqueries lors que nous franchissons le seuil de ce lieu de débauche incongru.
Pressées et affamées, les filles marchent
grandes enjambées dans la ruelle alors que les bruits de la ville
désormais éveillées parviennent nos
oreilles.
Plusieurs passants surpris se retournent
notre passage. Je rentre le visage dans les épaules et tâche de rester
près d’elles, ne tenant pas éveiller
trop l’attention dans ma tenue actuelle. Croisant des contractuelles à l’angle
de la rue, nous poursuivons. Top affairées, elles ne lèvent pas la tête.
Les filles ne me regardent pas, vais-je en profiter. Une main soudain prend
la mienne et m’entraine, mettant fin à mes velléités d’évasion. Je tourne le
regard vers Maîtresse qui me toise l’air sévère. « Sans discuter, je la
suis tel un petit garçon pris avec la main dans un pot de confiture.
« Nous verrons ça plus tard dit-elle. ». Je baisse la tête, l’air
contrit alors qu’elle me fait passer devant elle. Le rouge au front, je me hâte
de rattraper mes devancières en trottinant.
Au loin, des bruits de cloche annoncent l‘heure et je réalise combien j’ai
perdu le sens du temps. La caresse de l’astre du jour et ce souffle
providentiel me redonnent confiance alors que nous pénétrons enfin dans le hall
de l’immeuble.
Arrivé devant l’ascenseur, Maîtresse se retourne et m’indique l’escalier de
l’index. « Je pense que tu as besoin d’exercice et tu as plutôt
intérêt arriver là haut avant que la
porte soit fermée ». Sans attendre, Anya appuie sur le bouton de l’étage.
La porte se referme t les voilà partie.
Inutile de dire qu’avec mes claquettes je ne risque pas d’y arriver, sans
compter le bruit et le risque d’attirer des yeux curieux ou des oreilles
indiscrètes. Sans même y réfléchir, je les enlève et gravit les escaliers et
les différents paliers richement décorés quatre à quatre en prenant appui sur
la rambarde. Entravé comme je le suis par ce jean trop étroit, je ne peux malgré
tout progresser aussi vite que je le souhaiterais. Les craquements de l’étoffe
ainsi maltraitée se font entendre, mais pour l’heure ne n’en ai cure.
Ruisselant de sueur et le souffle court, je parviens à l’étage de
l’appartement d’Anya et Carole. Seule Maîtresse m’attend en tapant du pied. A
bout de souffle, je me retiens la
rambarde en lâchant devant moi les claquettes. « T’ais je autorisé les enlever ? » demande-t-elle
froidement ? « Enfin peu importe, entre, nous t’attendions ». Me
voyant m’affaler sur le palier elle ajoute « Cette position te convient
parfaitement, restes comme ça toutou ».
Je pénètre donc dans ce royaume
quatre pattes, observant de ma position le doux balancement de ses
hanches et de ses fesses qui alternent d’avant en arrière, au rythme de sa
démarche. « Quelle autorité et quelle maîtrise ». Je me promets, à
part moi de ne pas recommencer.
Tout en suivant avec peine les longues enjambées, je réalise la grandeur du
lieu et la richesse de sa décoration. « Il est évident que les filles n’en
sont les invitées, mais alors à qui peut-il bien appartenir ? »
J’en suis là de mes réflexions, lorsque Maîtresse s’arrête brusquement
devant la cuisine et me désigne d’un claquement de doigt le plateau qui y est
posé. Aussitôt, je me redresse et m’empresse de le prendre. Pendant ce temps,
elle fixe à nouveau la laisse mon
collier et me tire en avant sans un mot.
Ma progression est difficile et l’équilibre instable du plateau me fait
redouter des représailles ou d’autres punitions si jamais d’aventure, je
venais tomber ou renverser le contenu. Je trébuche d’ailleurs
plusieurs fois dans le tapis qui recouvre le parquet Maîtresse se retourne amusée, marquant une
pause avant de pénétrer dans le salon.
Elle défait les boutons de ma braguette et ma queue surgit, raide, toujours
entravée par le chouchou rose, repliée qu’elle était vers le haut. Notre
équipage pénètre sous les cris et les rires. « Bieeeen, nous avons failli
attendre » commente Hélène en minaudant et prenant une pose de princesse.
Les autres pouffent de rire.
« Pose » dit Maîtresse. « Tu vas nous servir à genoux comme
il se doit ». J’obtempère alors, que les deux plus jeunes font aller et
venir leurs pieds nus sur mon bâton de joie avec force œillades et baisers
aériens.
Je tente tant bien que mal de servir thés et cafés dans les bols ainsi que
le jus d’orange pressée. Alors qu’elles me tentent en exhibant leurs poitrines
sous mes yeux. Elles approchent tour de
rôle leurs tétons de mes lèvres alors que je passe devant chacune. Ayant fini
de servir, je cède à ces sollicitations et tête avec délectation ces sommets de
Féminités.
Caresses et parfums entêtants m’excitent alors que dans le lointain montent
étouffés la douce chaleur et les bruits de la rue. « Nourri et dressé au
sein » commente Maîtresse. « Prenez en de la graine les filles, les
mâles sont tous de grands enfants ». Des rires et des soupirs
d’approbation unanimes ponctuent cette docte affirmation.
Un débat s’engage alors sur la manière de dresser et d’éduquer ou sur le
besoin d’en avoir
un à soi. « Ils sont si nombreux à nous lécher les
bottes » décrète Anya. « C’est vrai » lui répond sa colocatrice.
« Il faut avouer que c’est contraignant » surenchérit Hélène.
« Je n’imagine même pas d’en avoir un chez moi. Tu imagines un peu ma
mère ? Laisse tomber. » Ponctue-t-elle en décroisant les jambes et en
balançant la main.
« Je crois bien avoir une idée » ajoute Maîtresse mystérieuse.
Puis se tournant vers moi. « Toutou, va chercher d’autres orangeades et
n’oublies pas les glaçons ». Baissant la tête, je me recule à regret et
m’apprête à me redresser, lorsqu’une claque sur la joue me rappelle à l’ordre.
« A quatre pattes. As-tu déjà oublié ? » Demande Maîtresse l’air
sévère. « En plus il faut sans arrêt le surveiller » surenchérit
Hélène.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire