La voiture s’élance et passe sous
cet arc de triomphe rose et blanc majestueux. Les pneus crissent sur les
gravillons de l’allée arborée et ombragée alors que je remarque sur les côtés,
des vergers et des massifs de fleurs et d’arbustes, véritables jardins à
l’anglaise disposés avec goût en frises naturelles.
Au terme de notre course, nous
parvenons dans une cours pavée, aux pieds d’un escalier en fer à cheval. Une
rambarde en fer forgé l’encadre alors que se dessine tout en haut, l’ombre
allongée, toute en courbes et gracieuse de la Maîtresse de céans.
Les deux filles échangent un
regard nerveux et quelques mots à mi-voix. Hélène descend et se porte à la
rencontre de la mystérieuse silhouette pendant que Maîtresse m’ouvre la
portière et me fait descendre. A quatre pattes toutou. Ravi de masquer ma
virilité je m’exécute.
Nous gravissons à notre tour et
trouvons la blonde à genoux aux pieds la propriétaire de l’ombre, lui baisant
la main. Maîtresse se dirige vers elle et fait de même tout en me tirant en avant
et en raccourcissant ma laisse. Elle me force à porter mes lèvres vers les
pieds de la reine qui nous accueille en son palais florentin.
Elle baisse la tête vers mes
tutrices et leur caresse la tête. Je n’ose relever le regard et lèche ces
extrémités pédestres divinement manucurée et peintes de carmin, perchées sur
des sandales à hauts talions compensés. Elle se retourne et d’un geste de la
main les fait se retourner et les entraine à l’intérieur. Une légère bise, elle
retient son large chapeau coloré à bords ondulés.
Un pantalon ample, plissé et
presque transparent de même couleur la couvre des hanches aux chevilles où
tintent de petits bracelets. Un petit haut blanc très court complète ce
costume. J’imagine que qu’une opulente poitrine s’y presse, avant que
l’étroitesse de ma cage ne se fasse sentir et ne m’arrache un petit cri.
Les filles s’immobilisent sans
faire attention à moi à l’entrée de la maison puis reprennent leur chemin dans
un vol d’atours fleuris et colorés. Je suis tiré en laisse par Maîtresse, à
quatre pattes sur les carreaux de la terrasse vers l’intérieur. Dans un coin
j’observe un salon de jardin avec tables, chaises, pouf, tapis, parasols et
chaises longues. J’observe le balancement de toutes ces hanches, alors que les
filles discutent et rient doucement, heureuse de se retrouver.
A l’intérieur, l’atmosphère
estivale étouffante fait place à la fraicheur d’un logis climatisé et au
frou-frou d’un grand ventilateur qui tourne paresseusement au plafond.
Cheminant sur cet épais tapis rouge, les filles échangent des nouvelles sur
leurs dernières aventures et m’entrainent à leur suite à travers ne grande
salle à manger, jusqu’à un petit salon. La reine se retourne cérémonieusement
et jette sur la table son chapeau et ses lunettes de soleil et prend place avec
grâce sur un grand fauteuil surélevé à larges accoudoirs, d’allure confortable.
D’un geste ample, elle fait signe
à ses amies de s’assoir autour d’une grande table ronde et basse. D’un
claquement de doigts mes tutrices m’enjoignent sans un mot de m’allonger sur un
tapi dans un coin et d’être sage. La «Reine » saisi du bout de ses petits
doigts gracieux une petite clochette argentée et la fait tinter.
Un être surgit, robot de chair,
portant un petit short noir, une cagoule de même couleur et un napperon blanc à
dentelles avec un plateau. Il amène sur un plateau d’argent des verres et une
grande carafe de citronnade où tintent des glaçons. De ma place, j’observe cet
être qui progresse par petits pas, entravé aux chevilles par une petite
chainette. Il les sert et se retourne avec une courbette, en débarrassant les
effets de sa Maîtresse. Il reçoit au passage une claque sur les fesses de sa
part, sous les rires des filles.
Alors qu’il s’efface et que les
conversations reprennent, je glisse vers les pieds Féminins des regards
attendris, évitant de lever le regard au-dessus des mollets à cause de mon sexe
contraint qui pourtant tressaute d’agonie dans ses liens.
Les filles dans leurs discours se
tournent vers moi et me regardent alors que s’élève la voix de la
« Reine » et qu’elle semble pour
le première fois s’apercevoir de ma présence. « Ainsi donc tu sais
peindre les pieds, toutou ? Nous verrons ça demain au salon et tu aurais
intérêt d’être bon, tu peux me croire. »
Hélène me regarde, sourire en
coin alors que Maîtresse rassurante me gratte la tête. Je ferme les yeux et
lèche ses doigts en bon chienchien que je suis devenu, suppliant ses faveurs et
sa mansuétude. « Lààà toutou commente-t-elle en partant d’un petit rire cristallin
convenu.
« Cette nuit, nous allons en
boite » décrète la « Reine » alors qu’Hélène congratule Florence
sous les acclamations des deux filles. « Et si vous voulez, vous pouvez
emmener votre toutou » ajoute-t-elle. Alors que le jour décline, les
filles m’envoient chercher les affaires dans la voiture. Elles se précipitent
vers la salle de bains.
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