mardi 20 septembre 2016

Le battement des ailes d’un papillon 7 : Intrigues florentines

La voiture s’élance et passe sous cet arc de triomphe rose et blanc majestueux. Les pneus crissent sur les gravillons de l’allée arborée et ombragée alors que je remarque sur les côtés, des vergers et des massifs de fleurs et d’arbustes, véritables jardins à l’anglaise disposés avec goût en frises naturelles.

Au terme de notre course, nous parvenons dans une cours pavée, aux pieds d’un escalier en fer à cheval. Une rambarde en fer forgé l’encadre alors que se dessine tout en haut, l’ombre allongée, toute en courbes et gracieuse de la Maîtresse de céans.

Les deux filles échangent un regard nerveux et quelques mots à mi-voix. Hélène descend et se porte à la rencontre de la mystérieuse silhouette pendant que Maîtresse m’ouvre la portière et me fait descendre. A quatre pattes toutou. Ravi de masquer ma virilité je m’exécute.

Nous gravissons à notre tour et trouvons la blonde à genoux aux pieds la propriétaire de l’ombre, lui baisant la main. Maîtresse se dirige vers elle et fait de même tout en me tirant en avant et en raccourcissant ma laisse. Elle me force à porter mes lèvres vers les pieds de la reine qui nous accueille en son palais florentin.

Elle baisse la tête vers mes tutrices et leur caresse la tête. Je n’ose relever le regard et lèche ces extrémités pédestres divinement manucurée et peintes de carmin, perchées sur des sandales à hauts talions compensés. Elle se retourne et d’un geste de la main les fait se retourner et les entraine à l’intérieur. Une légère bise, elle retient son large chapeau coloré à bords ondulés.

Un pantalon ample, plissé et presque transparent de même couleur la couvre des hanches aux chevilles où tintent de petits bracelets. Un petit haut blanc très court complète ce costume. J’imagine que qu’une opulente poitrine s’y presse, avant que l’étroitesse de ma cage ne se fasse sentir et ne m’arrache un petit cri.

Les filles s’immobilisent sans faire attention à moi à l’entrée de la maison puis reprennent leur chemin dans un vol d’atours fleuris et colorés. Je suis tiré en laisse par Maîtresse, à quatre pattes sur les carreaux de la terrasse vers l’intérieur. Dans un coin j’observe un salon de jardin avec tables, chaises, pouf, tapis, parasols et chaises longues. J’observe le balancement de toutes ces hanches, alors que les filles discutent et rient doucement, heureuse de se retrouver.

A l’intérieur, l’atmosphère estivale étouffante fait place à la fraicheur d’un logis climatisé et au frou-frou d’un grand ventilateur qui tourne paresseusement au plafond. Cheminant sur cet épais tapis rouge, les filles échangent des nouvelles sur leurs dernières aventures et m’entrainent à leur suite à travers ne grande salle à manger, jusqu’à un petit salon. La reine se retourne cérémonieusement et jette sur la table son chapeau et ses lunettes de soleil et prend place avec grâce sur un grand fauteuil surélevé à larges accoudoirs, d’allure confortable.

D’un geste ample, elle fait signe à ses amies de s’assoir autour d’une grande table ronde et basse. D’un claquement de doigts mes tutrices m’enjoignent sans un mot de m’allonger sur un tapi dans un coin et d’être sage. La «Reine » saisi du bout de ses petits doigts gracieux une petite clochette argentée et la fait tinter.

Un être surgit, robot de chair, portant un petit short noir, une cagoule de même couleur et un napperon blanc à dentelles avec un plateau. Il amène sur un plateau d’argent des verres et une grande carafe de citronnade où tintent des glaçons. De ma place, j’observe cet être qui progresse par petits pas, entravé aux chevilles par une petite chainette. Il les sert et se retourne avec une courbette, en débarrassant les effets de sa Maîtresse. Il reçoit au passage une claque sur les fesses de sa part, sous les rires des filles.

Alors qu’il s’efface et que les conversations reprennent, je glisse vers les pieds Féminins des regards attendris, évitant de lever le regard au-dessus des mollets à cause de mon sexe contraint qui pourtant tressaute d’agonie dans ses liens.

Les filles dans leurs discours se tournent vers moi et me regardent alors que s’élève la voix de la « Reine » et qu’elle semble pour  le première fois s’apercevoir de ma présence. « Ainsi donc tu sais peindre les pieds, toutou ? Nous verrons ça demain au salon et tu aurais intérêt d’être bon, tu peux me croire. »

Hélène me regarde, sourire en coin alors que Maîtresse rassurante me gratte la tête. Je ferme les yeux et lèche ses doigts en bon chienchien que je suis devenu, suppliant ses faveurs et sa mansuétude. « Lààà toutou commente-t-elle en partant d’un petit rire cristallin convenu.

« Cette nuit, nous allons en boite » décrète la « Reine » alors qu’Hélène congratule Florence sous les acclamations des deux filles. « Et si vous voulez, vous pouvez emmener votre toutou » ajoute-t-elle. Alors que le jour décline, les filles m’envoient chercher les affaires dans la voiture. Elles se précipitent vers la salle de bains.

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