jeudi 22 septembre 2016

Le battement des ailes d’un papillon 8 : Mise en boite


C’est bien plus tard, après avoir diné sous les étoiles, sur la terrasse, que nous prenons la route à l’intérieur d’une luxueuse limousine allemande de couleur bleu-nuit. Je connais une commerciale à Stuttgart qui pourrait vous faire un bon prix si vous le désiriez » commente Florence. « Oh merci mais ça ira, je me contenterais de la Clio » remercie Maîtresse d’un sourire.

Les filles, toutes pomponnées et vêtues de manière courte et sexy, s’installent à l’arrière. Nous tenons les portières afin de les laisser s’installer sur la banquette de cuir cossues. Puis, le majordome et moi, vêtus de la même livrée, allons-nous assoir sur les sièges de devant. Ma cage me serre toujours, mais au moins, je peux me concentrer sur d’autres choses pour le moment.

Les phares éclairent la route, roulant prudemment sur cette route sinueuse. Croisant au détour d’un chemin une famille de sangliers avec ses petits à dos rayés, le chauffeur fait un écart, provoquant grognements et réprimandes à l’arrière. « Tu veux la fessée tout de suite ? » gronde Florence, souveraine. L’intéressé ne pipe mot, mais reprend sa route, rouge de confusion en jetant un coup d’œil dans le rétroviseur.

Un peu plus tard, nous parvenons sans encombres à l‘entrée d’un établissent qui proclame en lettre aux courbes savamment stylisées « club Vénus, night-club. » Il immobilise la voiture devant l’entrée, dérangeant quelques badeaux, puis s’immobilise afin de nous laisser sortir. Au fait de ma condition et comprenant ma place, je me hâte d’aller ouvrir les portières à ces Dames

Elles descendent toutes trois et nous rejoignons l’entrée. Jetant un regard en arrière, je vois la voiture s’éloigner vers le parking. Fendant la foule, Florence sûre d’elle, se fraie un chemin, écartant d’un bras autoritaire quelque importun. Arrivé à l’entrée, elle adresse quelques mots dans l’oreille du videur, lui glissant un billet dans la main. Il nous ouvre en me jetant un œil suspicieux.

A l’intérieur, nous passons par les vestiaires, où nous rejoint le majordome. Je ne sais trop pourquoi, mais j’ai décidé de l’appeler « Robert. » Après tout, nous n’avons pas eu le temps de nous présenter et son mutisme forcé nous l’interdit.

Florence lui fait signe d’aller nous chercher une bouteille avant de se diriger vers une table libre dans un coin. Ces Dames s’installent et alors que Robert s’immobilise debout à côté des sièges, Hélène me fait signe d’en faire autant. Une serveuse arrive que je m’efforce de ne pas regarder, porte sur un plateau des coupes et un seau à champagne.

A travers la musique et le brouhaha, j’entends un bouchon qui saute au milieu des rires et des verres qui s’entrechoquent. Elle s’efface ensuite et passant près de moi me frôle, laissant un instant le souvenir de ses formes et de son parfum entêtant. Ma virilité captive se rebelle alors que je dois me mordre les lèvres.

Puis les filles se lèvent pour aller danser. Maîtresse passe près de moi et pressant sa poitrine contre moi, dépose mutine un baiser sur ma bouche, y laissant la trace de son rouge à lèvres. Surpris, je voudrais la saisir, mais légère et enjouée, la voilà déjà partie rejoindre ses amies sur la piste de danse, me laissant à mes tourments.

Les heures passent et mes jambes courbatues, je songe à m’accouder au fauteuil sous le regard sévère de « Robert » qi scrute la foule des yeux, quand deux aguicheuses visiblement surexcitées viennent se frotter à nous. L’une brune, méditerranéenne et l’autre blonde viennent onduler sous nos yeux. Pendant que Robert entreprend de chasser la première, la seconde se colle à moi en ondulant et en mettant la main entre mes jambes. Surprise par ce qu’elle découvre, elle lâche une commentaire dans mon oreille sur « l’oiseau en cage » avant de s’éloigner, chassée à son tour par Robert. Elles battent en retraite tout en virevoltant et en nous tirant la langue.

Ce n’est que bien plus tard, après être venues plusieurs fois se désaltérer que nos Maîtresses fourbues
reviennent s’assoir, nous demandant de leur masser les pieds. A l’image de Robert, je me jette à genoux et défaisant les sandales de la brune et de la blonde, je pétri tendrement les petits pieds endoloris suis par les regards goguenards de la faune nocturne.

Ce n’est qu’après avoir trinqué une ultime fois, que Florence donne le signal du départ et après avoir fait un tour par les toilettes, ces Dames récupèrent leurs effets au vestiaire. Nous rejoignons alors Robert avec la voiture devant l’entrée pour un retour sans histoire. La fatigue, ainsi que, la chaleur et l’alcool aidant, les filles enlacées, après s’être congratulées et embrasées s’endorment paisiblement dans les bras l’une de l’autre à l’arrière.

Arrivés, à demeure, Florence nous montre la chambre et une fois dévêtu m’attache aux pieds du lit alors que les filles s’installent pour la nuit et s’endorment. Quant à moi, tourmenté par ma cage, ce n’est que bien plus tard que je parviens à trouver le sommeil.

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